Un Airbus d’Air France et un Jet privé se sont évités de justesse alors qu’ils étaient au-dessus d’Antibes. La manœuvre d’urgence a parfaitement fonctionné et a permis d’éviter le crash. Mercredi 10 mars, le vol Nice – Paris d’Air France a eu très chaud selon des révélations du quotidien Le Journal du Dimanche. Peu après 15 h, le vol d’Air France avec ses 135 passagers à destination de Paris décolle de Nice. Le survol du cap d’Antibes étant interdit à tout avion depuis plusieurs années, il prend conformément à l’usage un long détour de plusieurs minutes par le littoral. Trois minutes plus tard, un Jet privé (un Falcon) immatriculé en Suisse décolle, destination Milan en Italie. Mais quelle mouche a donc piqué le pilote du Jet ? Car celui-ci ne prend pas le large par le littoral pour éviter le survol (interdit) d’Antibes, mais file tout droit, rejoignant ainsi la trajectoire du vol d’Air France. Panique dans la tour de contrôle de l’aéroport de Nice. Qui voit arriver la probable collision. Un aiguilleur empoigne le micro et s’adresse au pilote du Jet. Qui reste étonnamment silencieux (une prochaine enquête cherchera à savoir pourquoi). Le pilote d’Air France, qui navigue à vue au travers d’une épaisse couche de nuage, est alerté par son TCAS – instrument de bord destiné à éviter les collisions. La présence d’un avion  convergeant vers sa trajectoire lui donne « la peur de sa vie ». Il choisit de descendre brutalement en quelques secondes pour se retrouver à 300 pieds (90 mètres). Ouf ! La collision est heureusement évitée dans la manœuvre d’urgence amorcée dans les cas similaires. Dans le jargon des pilotes, ce genre d’incident se nomme un airprox, une quasi-collision. Le BEA (Bureau d’enquêtes et analyses) a été chargée de diligenter une enquête. Selon la DGAC (Direction générale de l’aviation civile), les deux appareils se sont rapprochés de seulement 120 mètres verticalement, mais heureusement décalés latéralement de 1,4 mille nautique, soit 2,5 km au moment le plus critique.