Le journal Libération, dans son édition de ce week-end, évoque des problèmes de maintenance sur les sondes Pitot de l’Airbus A330. Le quotidien se base sur un rapport d’enquête dont il a eu connaissance en exclusivité. « On connaissait le rôle probable joué par les sondes Pitot dans le crash du vol AF 447 qui a fait 228 morts le 1er juin 2009. Mais l’on savait moins que des problèmes de maintenance pourraient aussi être en cause. » affirme le journal. Dans ce rapport des experts judiciaires, c’est une piste nouvelle. Ils ont prélevé 9 sondes Thales AA parmi les 84 saisies chez Air France. Certaines présentaient un aspect extérieur « moyennement » ou « très dégradé ». Cela pourrait être dû au fait que les sondes n’ai pas été nettoyées assez souvent. Mais, problème majeur : Air France n’a pas assuré la traçabilité des sondes, on ne peut donc pas savoir sur quels avions elles étaient installées et mettre leur état en parallèle avec des incidents de vol systématiquement répertoriés par la compagnie et ses pilotes. L’autre élément du rapport concerne le givre. À partir du 15 mai 2008, des incidents de givrage sur les sondes sont apparus régulièrement sur les longs courriers Air France. La compagnie française et Airbus ont-ils alors apporté les réponses appropriées ? Airbus a proposé de changer les sondes Pitot. Air France de son côté, a réclamé à ses pilotes une plus grande vigilance. Si cette piste est confirmée, cela pourrait remettre en question les règles établies par Airbus et les autorités françaises, qui imposent l’entretien des sondes tous les vingt et un mois. Suite à des incidents de givrage sur des avions Bombardier, le Canada, lui, a décidé en 2008 de réduire ce délai à 600 heures de vol, soit environ quatre mois. Malgré ces précisions, les experts restent persuadés que les sondes et la météo ne peuvent être les seules causes du crash. Dans le passé d’autres avions avaient subi des incidents Pitot sans que cela ne soit fatal. L’erreur de pilotage est-elle à envisager également ? En l’absence des boîtes noires, il sera très difficile de tirer des conclusions définitives. La bataille judiciaire sera longue. Les parties civiles ont désormais un mois et demi pour faire part de leurs observations et demander de nouvelles expertises. De son côté, le gouvernement français a demandé à ce qu’on poursuivre les recherches au large du Brésil.