La guerre entre la compagnie aérienne low cost airBaltic et l'aéroport de la capitale lettonne s'intensifie, chacun trainant l'autre en justice avec le traitement privilégié de Ryanair en toile de fonds. Comme dans tous les conflits entre low cost et aéroports, les frais payés par les compagnies aériennes sont au cœur du débat. Dans le cas de Riga, airBaltic, qui est aussi la compagnie nationale, accuse l'aéroport de lui faire payer les augmentations de frais décidés depuis le 1er janvier, y compris la taxe passager et les frais de prise en charge au sol, alors que Ryanair en est exemptée. La low cost lettonne transporte quatre fois plus de passager à Riga que sa concurrente irlandaise. Pour le patron d'airBaltic Bertolt Flick, le coût actuel d'opération à l'aéroport de Riga a augmenté de 60% depuis janvier pour atteindre pratiquement 10 euros par passager. Or pendant le même temps la low cost Ryanair n'a subi aucune des augmentations et son coût par passager reste inférieur à 4,5 euros. D'où sa décision de poursuivre l'aéroport en justice pour discrimination, arguant qu'il faisait payer aux autres compagnies les pertes subies par les conditions avantageuses accordées à Ryanair. Du côté de l'aéroport, on n'a pas démenti les chiffres mais au contraire lancé une contre-attaque en justice contre airBaltic, arguant qu'elle n'avait pas payé ces taxes à hauteur de 3,5 millions d'euros. Le plus bizarre dans l'histoire est que airBaltic et l'aéroport sont tous deux contrôlés par le gouvernement letton. Mais du côté du ministère, on remarque benoîtement que le trafic passager à Riga est en hausse constante, et que les tarifs fonctionnent à merveille. On espère simplement que la dispute ne remettra pas en cause les plans de la compagnie aérienne de financer la construction d'un nouveau terminal.