Malgré un accord avec Airbus, Syrianair envisage d’acquérir des Tupolev. En effet, sous le coup d’un embargo américain, la Syrie pourrait se tourner vers la Russie pour renforcer la flotte de sa compagnie civile. Les Etats-Unis maintenant leur embargo, le gouvernement syrien pense doter sa compagnie civile, dont la flotte est actuellement composée de cinq appareils, de six nouveaux Tupolev Tu-204. Airbus et Syrianair ont pourtant signé une lettre d'intention en 2008 portant sur un marché de plusieurs milliards de dollars. L'accord prévoit un crédit-bail et l'achat d'un total de 54 appareils d'ici 2028, dont huit dès 2009, et la contribution d'Airbus à la restructuration de Syrianair. Mais Airbus, dont les appareils peuvent comporter des pièces américaines, doit disposer d'une autorisation d'exportation vers la Syrie et en janvier dernier Washington une dérogation à l’avionneur européen. "Les Etats-Unis imposent un embargo sur les exportations en Syrie (d'Airbus et Boeing). L'option russe est réelle et très sérieuse", a souligné Yaroub Badr, le ministre des Transports syrien. En effet, depuis 2004, Damas est sous le coup de sanctions commerciales américaines en raison du rôle de la Syrie en Irak et au Liban et de son soutien à des groupes d'activistes. Toutefois, suite à une relative amélioration des relations américano-syriennes depuis le début de l’année, le gouvernement américain a autorisé Boeing à réaliser la révision de deux 747 de Syrianair cloués au sol. Depuis cinq ans, Moscou et Damas sont en négociation. Deux lettres d’intention relatives à la commande des avions ont été signées, mais aucun contrat n’en a découlé jusqu’à présent.