Les pilotes de Mauritania Airways se sont mis en grève jeudi pour réclamer le paiement des salaires du mois d'octobre et le règlement des indemnités dues au titre des vols effectués pendant la nuit. La petite compagnie privée accuse de fait un déficit de plus d’un million d’euros cette année. Les pilotes de la compagnie mauritano-tunisienne refusent de redécoller tant qu’ils n’auront pas touché leur salaire. Des négociations ont été engagées entre la direction et les grévistes, mais elles n'ont pas permis de désamorcer le mouvement de débrayage. Première conséquence de cette grève : des passagers d'un vol qui devait relier Nouakchott à Las Palmas via Nouadhibou étaient encore bloqués ce matin à Nouakchott, alors que le décollage était prévu hier à 19h30. Mauritanie Airways, créée il y a 3 ans avec des capitaux mauritaniens et tunisiens, traverse actuellement des difficultés suite à l'accident d'un de ses appareils, survenu il y a quelques mois sur le tarmac de l'aéroport de Conakry, en Guinée. Mais le déficit, évalué à 1.200.000 euros par Nabil Chettaoui, le PDG de Tunisair, qui détient 51% du capital de Mauritania Airways, ne date pas d’hier. Par conséquent, au cours de son Assemblée générale de Tunisair le 29 octobre dernier, Nabil Chettaoui a évoqué la possibilité de se retirer (surtout que la Mauritanie envisage de créer une autre compagnie aérienne) ou encore le redéploiement dans la sous-région. Opérant avec un ATR 42-300 et deux Boeing 737-700, Mauritania Airways propose actuellement des dessertes domestiques et africaines (Sénégal, Mali, Maroc, Côte d’Ivoire, Guinée), mais aussi en France (Paris) et en Espagne (Las Palmas et les îles Canaries).