Des employés licenciés par la compagnie aérienne Baboo ont organisé une manifestation hier à l'aéroport de Genève – Cointrin, dénonçant auprès des voyageurs l'absence de négociations avec la direction. Connaissant des difficultés financières, la compagnie suisse avait lancé un plan de restructuration comprenant le licenciement de 52 des 178 employés, dont une trentaine de pilotes et autant de personnels navigants, avant de se faire racheter par une autre compagnie locale, Darwin Airlines. Ce sont ces licenciements et l'absence de plan social qui passent mal, le syndicat SSP n'ayant en particulier pas réussi à avoir accès à la liste des personnes concernées, ce qui lui fait redouter une autre vague dès le début 2011. Malgré une rencontre le 22 décembre, le contact passe visiblement mal entre direction de Baboo et syndicat. Ce dernier avait appris par la presse le rachat par Darwin, et regrette que la compagnie "n’a sérieusement pris en compte aucune des hypothèses émises par le personnel, bien que les employés ont trouvé des pistes d’économie permettant de financer certaines mesures proposées", par exemple accepter des diminutions de taux d’activité ou des gels de salaires afin de prendre en charge le coût de formation nécessaire aux employés. Le syndicat estime que les passagers pourraient faire les frais de l'opération, en particulier depuis que le service sécurité de la compagnie, indispensable au respect des normes édictées par l'Office Fédéral de l'Aviation Civile, a été "décimé par le licenciement collectif" – son responsable ayant fini par démissionner. Et de noter que Baboo "continue de voler sans aucune personne apte à garantir le respect des procédures de sécurité". Fondée en 2003, Baboo desservait 17 destinations au départ de Genève. Mais les difficultés financières l'ont conduite depuis novembre à supprimer sept routes et réduire sa flotte. Au moment du rachat, Darwin Airlines annonçait sa volonté d'offrir "un service de qualité supérieure à ses clients à travers un réseau élargi comprenant plus de 20 destinations suisses, italiennes, françaises et européennes, en opérant avec une flotte de 6 SAAB 2000 et 2 Bombardier Dash 8 Q-400". On en saura plus quand le rachat sera conclu début 2011.