Les amitiés de la ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, et du fondateur et (de) nouveau patron de la compagnie aérienne tunisienne NouvelAir, Aziz Miled, font les choux gras de la presse française, ce mercredi 2 février. En effet, le Canard Enchaîné révèle dans son édition de la semaine que la ministre et son mari ont voyagé à bord d’un jet privé de l’homme d’affaire, présenté comme un allié des Trabelsi, alors même que la révolution de jasmin faisait rage en Tunisie. Dans cette affaire, ce sont bien les relations de Michèle Aliot-Marie et Patrick Olier avec l’ancien dictateur qui sont en cause. En effet, bien que le couple de ministres présente Aziz Miled comme « un opposant » à Ben Ali, la presse française, dans son ensemble, remet en cause cette version. Aziz Miled fut bien écarté de la direction de NouvelAir par Belhassem Trabelsi, le gendre du président déchu, au moment de sa fusion avec Kathargo Airlines en 2008. Néanmoins, il en restera l’actionnaire principal, jusqu’à retrouver ses fonctions fin janvier 2011, après la chute du dictateur et de son clan. De plus, toujours selon Le Canard, le nom l’homme d’affaire figure à plusieurs reprises sur des appels à une nouvelle candidature de Ben Ali pour les élections de 2014. D’ailleurs dans un communiqué publié aujourd’hui, le nouveau patron de NouvelAir ne remet pas en cause cette partie de l’histoire. Il se contente d’affirmer qu’il « est un homme d’affaires bien connu en Tunisie, pour son honnêteté et son intégrité, (et qu’il) gère des affaires diverses principalement dans le tourisme et l’hôtellerie, et ce depuis le début des années 70 ». Un démenti plus que léger qui ne devrait pas vraiment aider la ministre des Affaires Etrangères, déjà très critiquée après avoir proposé l’aide technique de la France aux forces de l’ordre tunisiennes, alors même que ces dernières tiraient à balles réelles sur les manifestants.