L’aéroport de Djerba  continue, ce lundi 7 mars, à servir de point de départ aux nombreux réfugiés qui ont fui la Libye via la Tunisie. Un avion de l’armée belge doit effectuer aujourd’hui plusieurs rotations vers le Caire pour rapatrier les nombreux égyptiens qui se trouvent encore sur l’île tunisienne. L’Airbus A330-300 de la Défense belge, utilisé en temps normal par le 15e wing de transport de l'armée, a décollé à 08h00 ce matin de Djerba en direction du Caire, avec 256 Egyptiens à son bord. Il s'agit du premier vol assuré par la Belgique dans le cadre du pont aérien humanitaire destiné à rapatrier les réfugiés coincés à la frontière entre la Tunisie et la Libye. Depuis la mise en place de ce pont aérien il y a une semaine, plus de 60.000 réfugiés ont déjà été évacués, dont 45.000 Egytpiens. L’avion doit effectuer deux rotations par jour, pour évacuer un total de 2.500 réfugiés vers le Caire ou d'autres destinations comme le Mali, le Tchad, le Bengladesh, le Vietnam, voire le Soudan. En revanche, les vols des compagnies régulières (Egptair, Nouvelair et Midwest Airlines Egypte) à destination de l’Egypte sont soit annulés, soit fortement retardés. Les vols à destination d’autres pays semblent pour leur part se dérouler normalement, selon l’Office nationale de l’aviation civile tunisienne. La communauté internationale a décidé lundi dernier d’installer un pont aérien à partir de Djerba pour permettre l’évacuation de Tunisie de ressortissants de pays africains ayant fui les troubles en Libye, afin d'éviter chaos et épidémies. En effet, depuis le début du conflit en Libye, des milliers de personnes fuient le pays via sa frontière avec la Tunisie. L’aéroport international de la station balnéaire, qui souhaitait voire revenir les touristes après la révolution tunisienne, est donc le théâtre, ces derniers jours, d’une certaine confusion avec des milliers de ressortissants étrangers cherchant à rentrer chez eux et l’arrivée de matériel humanitaire. Dimanche, quatre avions américains ont fait la navette Djerba – Le Caire. Mais samedi, les appareils affrétés par la France n'avaient effectué que quatre rotations, du fait de l'engorgement du petit aéroport de l'île en raison de l'arrivée de gros porteurs de plusieurs nationalités chargés de fret humanitaire, notamment chinois.