Le trafic aérien au Japon va connaître un sévère ralentissement à court terme, même si les perspectives plus lointaines restent incertaines. Selon l'Association Internationale du Transport Aérien (IATA), le tremblement de terre et le tsunami qui ont frappé le Japon le 11 mars 2011, suivis par la menace d'une catastrophe nucléaire, vont avoir un impact certain sur le trafic aérien dans et vers le pays, qui représente 6,5% du trafic aérien mondial. Mais si les journaux dans le monde entier se concentrent naturellement sur l'impact sur les  vols internationaux et leurs compagnies aériennes respectives, c'est en fait sur le réseau domestique que pèsent les plus grandes craintes à court terme. Il représente en effet 83 millions de passagers par an, à comparer par exemple aux 72 millions transportés l'année dernière par la low cost Ryanair dans toute l'Europe. Les deux principales compagnies japonaises, Japan Airlines et All Nippon Airways, estiment d'ailleurs qu'il est trop tôt pour parler du futur, et refusent pour l'instant de donner des chiffres sur les annulations ou les réservations, parlant d'une "situation de flux". L'IATA de son côté estime que le trafic ne devrait pas rebondir avant la seconde moitié de l'année, quand les efforts de reconstruction auront commencé à grande échelle – et si les premières bonnes nouvelles en provenance de la centrale de Fukushima, où deux réacteurs auraient été stabilisés, se confirment. En revanche la pénurie de carburant pour les avions n'est pour l'instant pas envisagée, la majorité des aéroports japonais ayant encore au moins 10 jours de stock selon l'IATA. Mais les raffineries endommagées pourraient bien causer des problèmes aux autres pays de la région: le Japon produit environ 4% du carburant d'aviation mondial et en exporte une partie vers l'Asie.