L’avocat de 20 familles de victimes pointe du doigt Yemenia Airways, accusée de ne pas fournir les informations nécessaires à l’enquête sur le crash d’un Airbus A310, qui a fait 152 morts et une miraculée de 14 ans. L'avocat conteste en outre la thèse d'une erreur de pilotage comme cause unique du crash. Maître Said Larifou, avocat de 20 familles de victimes, s’est emporté jeudi 31 mars contre Yemenia Airways, qu’elle accuse de cacher de précieuses informations. "Il faut exercer des pressions plus fortes sur Yemenia, a-t-il affirmé. Et si elle continue d'entraver l'enquête, en refusant de fournir des renseignements techniques sur l'avion, sa maintenance et les pilotes, il faudrait envisager de l'interdire de vol en France et aux Comores". L’avocat conteste en outre un récent rapport d’experts remis à la justice française en décembre 2010 pointant une erreur de pilotage comme explication unique à l’accident. Selon lui, il y aurait des conclusions contradictoires dans ce rapport, parlant même « d’arrière-pensées commerciales dans l'audit réalisé par Airbus". Et il rappelle que quelques jours avant le crash, l’A310 de Yemenia Airways, an avion alors âgé de 19 ans, avait connu des problèmes techniques. « Rien que cela devrait empêcher de privilégier l'hypothèse d'une erreur de pilotage plutôt qu'une autre, dit-il. Et de conclure :  "Les causes exactes de l'accident de cet Airbus doivent être connues, pour les familles de victime, mais aussi pour éviter une nouvelle catastrophe". L'Airbus A310 de Yemenia Airways s'est abîmé en mer, peu avant l'atterrissage, au large de Moroni (Comores). Sur les 153 occupants, soixante-six étaient Français. Seule une adolescente de 14 ans a survécu.