Le Directeur général Afrique et Moyen-Orient de la compagnie aérienne française a confirmé hier à Dakar que des discussions sont en cours avec le transporteur ivoirien, dont les avions sont cloués au sol, afin que celui-ci puisse reprendre au plus vite ses activités. Criblée de dettes, Air Ivoire s’est finalement tournée vers Air France pour la sortir de la panade. Et le transporteur français semble ne pas s’être trop fait prier avant de voler au secours de la compagnie ivoirienne. Des discussions sont de fait en cours depuis le début du mois de mai et une lettre d’intention aurait déjà été envoyée aux présidents ivoirien Alassane Ouattara et français Nicolas Sarkozy. Selon Abidjan.net, Air France commencerait par renflouer les caisses d’Air Ivoire avec l’apport de 25 milliards de francs CFA (plus de 38 millions d’euros), soit à peu près le montant de la dette du transporteur africain. De plus, la compagnie française serait prête à mettre à la disposition d’Air Ivoire deux Boeing et elle l’aidera à obtenir sa certification IATA via sa structure de consulting. En contrepartie, la compagnie africaine devra être réorganisée et notamment réduire ses effectifs au niveau de la direction et du personnel d’encadrement. D’après Pierre Descazeaux, Directeur général Afrique et Moyenne Orient d’Air France, cette aide s’inscrit dans la politique de la compagnie aérienne française en Afrique. Cette dernière qui fêtait mardi 31 mai ses cinquante ans de présence à Dakar a en effet détaillé sa politique de développement sur le continent, qui passe, entre autres choses, par des « partenariats forts » avec les compagnies nationales comme c’est le cas avec Kenya Airways. Pierre Descazeaux a d’ailleurs fait savoir qu’Air France se tenait à la disposition de Senegal Airlines, si la compagnie sénégalaise voulait conclure un nouveau partenariat. Les avions d’Air Ivoire sont cloués au sol depuis plusieurs semaines, en raison des troubles politiques qui ont affectés le pays suite aux élections présidentielles, mais aussi à une mauvaise gestion qui l’a entraîné dans la faillite. A tel point que ses employés, qui n’ont pas été payés depuis au moins quatre mois, ont demandé sa dissolution lors d’une manifestation la semaine dernière.