De nouvelles paroles échangées entre les pilotes du vol Rio-Paris ont été rapportées par Le Figaro. Elles révèlent que le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses (BEA) n’a pas fait un 3è rapport d’étapes uniquement à charge contre les pilotes d’Air France, comme le présument le SNPL ou les familles de victimes, mais a aussi tenu à les préserver à ce stade de l’enquête. Les nouveaux éléments révélés par Le Figaro indiquent que les pilotes d’Air France ont été les seuls, ce 1er juin 2009 à ne pas modifier leur route afin d’éviter une zone de cumulonimbus. « On ne va pas se laisser emmerder par les cunimbs », lance le commandant de bord à l’approche de cette zone. Le cunimb ou cumulonimbus, est un nuage à très grande extension verticale (jusqu’à 15 kilomètres), qui à très haute altitude, est susceptible de givrer les sondes Pitot. Ils le modifieront effectivement mais beaucoup plus tard, de 12 degrés, ce qui ne leur évitera pas la rencontre avec le phénomène météo. « Cela va turbuler quand je vais aller me coucher », lance le commandant de bord 20 minutes avant d’aller se reposer. Puis «bon allez, je me casse. » « Le commandant de bord est donc aller se coucher en connaissance de cause juste avant les turbulences qui ont marqué le début du drame", écrit Fabrice Amedeo, le journaliste du Figaro. Autre point à charge contre les pilotes, qu’a écarté le BEA dans son 3è rapport d’étape : le commandant de bord a été recalé à son examen (« adaptation en ligne ») en janvier 2007, avant de l’obtenir un mois plus tard (voir commentaires n.d.l.r.). Le BEA réclame d’ailleurs à Air France le dossier training des 3 pilotes, mais que la compagnie aérienne française « n’a pas souhaité lui transmettre, dans son rapport définitif prévu pour le début 2012 », indique le quotidien qui poursuit ainsi : « Dans l’entourage de l’enquête, on explique que ces éléments à charge n’ont pas été publiés pour protéger Air France et ses équipages, mais aussi parce qu’ils n’expliquent pas le drame. » Le BEA a subi de vives critiques de la part du syndicat national de pilotes de ligne (SNPL) et l’association de familles de victimes du vol Rio-Paris, après la publication de son 3è rapport d’étapes le 3 août dernier, qui avait occulté une recommandation sur les alarmes de décrochage. Le SNPL, dénonçant une enquête à charge contre les pilotes est allé jusqu’à se retirer de sa participation à l’enquête, estimant avoir perdu sa confiance dans la partialité de l’organisme chargé de cette même enquête.