Les frictions font plus fortes que jamais entre les compagnies aériennes irlandaise Aer Lingus et Ryanair depuis que le gouvernement a annoncé sa volonté de mettre en vente les 25 % de participation qu’il possède dans le capital de la compagnie nationale Aer Lingus. Le directeur général d’Aer Lingus souhaite que Ryanair sorte de son capital (la low cost en possède 29,8 %). La raison invoquée est que cet actionnaire dérange ses perspectives stratégiques de développement alors même que l’Etat irlandais s’apprête à vendre ses 25 % de participation de capital. Aer Lingus souhaiterait entre autres rejoindre SkyTeam par l’intermédiaire d’Air France-KLM. Ryanair, en attendant, tire à boulets rouges, sur la compagnie irlandaise avec l’envoi récent d’une lettre ouverte au bureau directeur d’Aer Lingus, indiquant que la valeur de l’action avait été « détruite ». « Maintenant que le gouvernement met en vente ses actions, nous n’allons plus longtemps rester assis tranquillement que sa valeur tombe goutte à goutte. », lance Michael O’Leary, patron de Ryanair.  Il dénonce que la perte de valeur de la capitalisation d’Aer Lingus soit tombée d’1,5 milliard d’euros à 350 millions d’euros, grâce à des charges exceptionnelles de 400 millions d’euros. Ryanair demande en outre l’assurance par la direction qu’il n’y ait plus de dépenses imprévues, comme ce fut le cas avec le paiement de fonds de pension à ses employés pour 400 à 500 millions d’euros. Elle a aussi demandé aux actionnaires une copie de l’enquête indépendante sur un plan de congés, puis de réembauche de salariés qui aurait coûté près de 30 millions d’euros. En effet, suite aux difficultés financières de la compagnie nationale, 913 employés ont été licenciés, mais 715 ont par la suite été réembauchés. Rappelons qu’après des pertes financières au premier trimestre, la compagnie nationale irlandaise a affiché des bénéfices de 25,9 millions d'euros au deuxième, fruits selon elle d'un meilleur réseau, d'une hausse de la demande, des effets de son plan de restructuration lancé il y a deux ans et surtout de l'absence de mouvement social pendant ces trois mois En 2006, c’est lors d’une offre publique d’achat (OPA) que Ryanair est parvenue à détenir près de 30 % d’Aer Lingus, alors en grande difficulté financière. Si ce fut longtemps le cas, Ryanair a déclaré ne plus être aujourd’hui acquéreuse d’Aer lingus, si le gouvernement irlandais s’y montrait réticent.