Un Airbus A380 de la compagnie aérienne Qantas Airways a dû se poser en urgence à Dubaï ce matin après avoir rencontré un problème d'huile sur l'un de ses réacteurs. Vendredi 4 novembre 2011, un an jour pour jour après l'explosion d'un réacteur peu après le décollage du superjumbo de la compagnie nationale australienne à Singapour, l'équipage de l'A380 reliant Singapour à Londres a signalé un "défaut de quantité d'huile" sur l'un de ses quatre Rolls Royce Trent 900, et s'est posé en urgence mais sans problème à Dubaï. Le vol QF31 transportait 258 passagers, quatre pilotes et 21 personnels de cabine. Qantas Airways n'en est pas à son premier problème avec les réacteurs Rolls Royce: sans parler de l'incident de Singapour, un vol Singapour – Londres en A380 s'était terminé sur trois moteurs le 18 février dernier (durite d'huile mal remise en place), et quatre vols en Boeing 747 équipés de RB-211 avaient connu des problèmes en janvier. La compagnie de l'alliance Oneworld annonçait par ailleurs en juin dernier que la livraison d'une paire d'A380 serait repoussée de deux à trois mois, justement à cause des problèmes rencontrés sur les Trent 900. Elle opère actuellement neuf superjumbos sur 20 commandés, le dixième livré étant toujours bloqué à Singapour. Qantas n'est pas la seule à avoir des problèmes avec ces réacteurs: Singapore Airlines a interrompu en juillet un Singapour – Hong Kong suite à de fortes vibrations. L'Agence Européenne de la Sécurité Aérienne (EASA) a par ailleurs émis une directive d'aptitude au vol (airworthiness) concernant un compartiment des pylônes soutenant les Trent 900, qui dans certains cas chaufferaient trop et pourraient déclencher un incendie en cas de fuite hydraulique importante. Rolls Royce motorise 10 des 15 compagnies à avoir commandé le superjumbo (les susnommées plus Asiana Airlines, British Airways, China Southern Airlines, Lufthansa, Thai Airways, Malaysia Airlines et Virgin Atlantic, plus un client privé), même si sa part de marché est minoritaire. Le plus gros client de l'A380, Emirates Airlines, est équipé par son rival le GP7200 d'Engine Alliance (tout comme Air France, Air Austral, Etihad Airways et Korean Air).