Signe de tension extrême dans le secteur aérien indien : les hauts dirigeants des compagnies indiennes Jet Airways, Kingfisher Airlines, SpiceJet, IndiGo et Go Air ont rencontré samedi 26 novembre pendant une heure le premier Ministre de l’Inde Manmohan Singh. Le but est de trouver des solutions à la crise financière et aux pertes récurrentes qui touchent ces compagnies, qui évoluent pourtant sur l’un des marchés domestiques les plus dynamiques au monde. Constat Trois compagnies aériennes indiennes connaissent des difficultés financières sur le dernier trimestre, Kingfisher Airlines, SpiceJet et Jet Airways. La plus en crise est sans aucun doute Kingfisher, avec 16 trimestres consécutifs de pertes, en partie due à l’acquisition cher payée de la low cost Air Deca, rebaptisée Kingfisher Red et qu’elle a décidé en septembre d’abandonner. Malgré d’autres mesures pour assainir ses finances (une cinquantaine de vols par jour supprimés sur 350 environ, reconfiguration de son réseau), Kingfisher se débat en pleine tourmente pour se voir accorder par les banques la possibilité de poursuivre son activité. Cette compagnie a besoin de 400 millions sur les trois prochains mois. Air India, la compagnie nationale d’Inde n’est pas en reste avec 1,32 milliard de déficits cumulés. Au total, les compagnies indiennes auraient besoin d’environ 2,5 milliards de dollars pour se remettre à flot. Seule une compagnie indienne sur sept est largement bénéficiaire depuis plusieurs années, c’est la low cost IndiGo. Les premières raisons avancées par ces compagnies pour expliquer les difficultés rencontrées sont la hausse du prix du carburant et les taxes d’aéroport élevés, qui grèvent leur rendement. Pourtant, le marché de l’aviation en Inde est l’un des plus prometteurs au monde. Croissance démultipliée Le secteur de l’aviation indienne est l’un des plus dynamiques au monde avec une croissance annuelle de 9 % depuis plusieurs années. Pour comparaison il est de 10 % dans la région du Golfe, un autre marché parmi les plus dynamiques au monde. Ces deux régions devraient ainsi recevoir 11 % des livraisons d’appareils dans le monde dans la prochaine décade, l’Inde devant recevoir plus de 300 avions d’ici 2020. Et ce pays qui aura bientôt dépassé la Chine en nombres d’habitants, et qui possède la plus forte croissance de son marché domestique au monde (+ 18 % sur les dix premiers mois de l’année 2011, soit presque 5 millions de passagers supplémentaires par mois s’il vous plait !), aura besoin de multiplier d’ici 2020 par trois le nombre de ces aéroports, ce dont elle souffre d’ores et déjà.   Suite...