Quelques semaines après avoir lancé le renouvellement de sa flotte, la compagnie américaine American Airlines ainsi que sa compagnie mère AMR et sa filiale American Eagle, ont annoncé leur dépôt de bilan et se placent sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine. Elle poursuit donc son activité malgré tout. La mise sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine permettra à American Airlines ou American  Eagle de réaliser la restructuration de la dette (29 milliards de dollars) sous supervision judiciaire sans se faire harceler par leurs créanciers. La compagnie poursuit ses activités grâce à une trésorerie qui lui laisse à disposition  4,1 milliards de dollars. Gérard Arpey, PDG démissionnaire, a été aussitôt remplacé par Thomas Horton, qui a fait quasiment toute sa carrière au sein de la compagnie. L’intérêt d’AMR de se placer sous le chapitre 11 de la loi américaine, outre qu’elle se met à l’abri des créanciers, est d’organiser sa restructuration et abaisser ses coûts en commençant par le poste des salaires. « Nous devons nous attaquer à notre structure de coûts, y compris nos coûts salariaux », a ainsi expliqué le tout nouveau PDG. Une suspicion de dépôt de bilan avait déjà transpiré début octobre dans les journaux faisant perdre 35 % de valeur à l'action d'AMR. La maison mère d’American Airlines avait bien tenté de résoudre ce problème de la dette en négociant avec ses pilotes  des concessions salariales, mais sans assez de résultat, les pilotes estimant avoir déjà assez donné lors d’une précédente crise en 2003. « Notre très substantiel handicap en matière de coûts, en comparaison de nos grands concurrents – qui ont tous pu restructurer leur dette et leur coûts sous la protection de l’article 11 de la loi sur les faillites –est devenu progressivement intenable », a insisté le nouveau PDG. En effet, US Airways, United Airlines, Delta Air Lines et Nortwest Airlines (ces deux dernières fusionneront en 2008), sont déjà passées par cette étape, permettant de se protéger de la quasi-faillite financière. Reste à savoir ce qu’il va advenir de la méga commande de 460 moyen-courriers en juillet dernier, 260 Airbus A320 (dont 130 A320neo) et 200 Boeing 737 (dont certains pourraient être reconvertis en 737 MAX), M. Horton n’en ayant pas encore fait état. American Airlines, membre de Oneworld, est la quatrième compagnie au monde en termes de chiffres d'affaires avec 2 300 vols quotidiens et une flotte combinée de plus de 900 avions.