Tunisie, Egypte, Libye, Bahreïn, Syrie… L’année 2011 aura été fortement marquée par les révolutions arabes qui ont permis la chute de trois dictateurs. Mais le trafic aérien en a lui beaucoup souffert, suite à une forte chute du tourisme. Tout commence en Tunisie. Le 12 janvier, le régime de Ben Ali finissant ferme les frontières du pays, donc l’espace aérien. Elles sont rouvertes le 15 janvier, au lendemain du départ du dictateur, mais un couvre-feu est instauré durant près d’un mois. En février, un scénario similaire se répète en Egypte, jusqu’au départ d’Hosni Moubarak le 11 février. Mais c’est surtout l’impact de ces deux révolutions sur le tourisme qui va fragiliser les compagnies aériennes. En effet, les tours opérateurs européens vont suspendre tous les voyages en Tunisie et en Egypte jusque fin février, et même, après, les touristes ont du mal à revenir dans ces deux pays, qui vivent pourtant en grande partie du tourisme. Tunisair va ainsi accuser une baisse de son chiffre d’affaire de 26%, soit 53 millions de dinars (près de 27 millions d’euros). Egyptair, de son côté, estime que les troubles lui ont coûté 86,6 millions d’euros. En France, les comptes des compagnies de voyage (comme Air Méditerranée, Aigle Azur, XL Airways ou Transavia) accusent aussi le coup. Mais c’est l’ensemble des compagnies qui sont touchées. En juin, l’Association internationale du transport aérien (Iata) révisait ses prévisions de bénéfices dans ce secteur pour 2011 largement à la baisse (passant de 8,6 milliards à 4 milliards de dollars), en intégrant le tsunami au Japon, les révolutions arabes et la hausse du prix du pétrole. La révolte libyenne a elle aussi ses conséquences pour les compagnies aériennes. Tout d’abord car la Libye produit 3% du pétrole mondial et la guerre civile va grandement participer à la hausse du prix du baril. De plus, pour empêcher Mouammar Kadhafi d’exterminer son peuple, l’ONU a décidé le 17 mars d’instaurer une no fly-zone au-dessus de la Libye, obligeant toutes les compagnies à suspendre leur vol vers ce pays. Air France, qui devait faire son grand retour à Tripoli le 29 mars après plus de 20 ans d’absence, n’y est d’ailleurs toujours pas revenue, bien que le trafic aérien ait repris fin octobre avec le retour de Turkish Airlines, Tunisair, Royal Jordanian, Alitalia, Lufthansa, Austrian Airlines, etc.