La compagnie aérienne allemande Lufthansa a l’intention de répercuter les 130 millions d’euros que devrait lui coûter la mise en place de la taxe carbone depuis le 1er janvier 2012 sur le billet d’avion que paiera le passager. Lufthansa est la première compagnie a expliquer dans le détail comment elle va procéder pour compenser le surcoût que provoque la mise en place depuis le 1er janvier 2012 de la taxe carbone. Ce surcoût sera donc ajouté à sa surcharge carburant, a-t-elle fait savoir. « Face à l’intense concurrence, particulièrement de compagnies hors Union Européenne, dont l’activité est soumise au émissions de CO2 seulement à un faible niveau, Lufthansa va transmettre ce surcoût sur le prix du billet, ainsi que l’a suggéré l’Union Européenne », a-t-elle annoncé dans un communiqué. Que les passagers se rassurent : dans un court terme, rien ne devrait changer, les surcharges ayant déjà gonflé le mois dernier de 102 à 122 euros pour un vol international et de 31 euros pour un vol domestique ou européen. Aucune date de la répercussion n’a d’ailleurs été annoncée non plus. Depuis le 1er janvier, toutes les compagnies aériennes décollant ou atterrissant en Europe sont régies par un quota de CO2 gratuits basés sur les émissions libérées entre 2004 et 2006. Mais avec la croissance du trafic aérien, les compagnies dépassent aujourd’hui de 15 % ce quota gratuit. Si elles veulent continuer sur un même niveau d’activité, il leur faut donc acheter sur le marché du CO2 cette part supplémentaire. Cette part à payer risque d’ailleurs de gonfler dans les années à venir avec la croissance du trafic aérien. Très critiquées de la part des compagnies aériennes, européennes, mais aussi asiatiques (chinoises notamment) ou américaines, cette taxe carbone devrait coûter selon les estimations de l’IATA 900 millions d’euros aux compagnies aériennes cette année mais 2,8 milliards d’euros d’ici 2020.