Les vents les plus forts depuis dix ans au dessus de l'Océan Atlantique auraient forcé des dizaines de vols en Boeing 757 entre l'Europe et les Etats-Unis à faire une escale impromptue en décembre dernier, afin de se ravitailler en carburant. Selon le Wall Street Journal, les vents de face affrontés par les compagnies aériennes lors des trajets entre l'Europe et la Côte Est sont habituellement de 56 km/h à cette période de l'année, mais en décembre 2011 la moyenne aurait grimpé à 87 km/h, et même 111 km/h pour les 15 jours les pires. Continental Airlines en particulier aurait du coup été forcée de faire escale plusieurs dizaines de fois afin que ses Boeing 757 puisse se ravitailler. Gander ou Goose Bay au Canada, Bangor dans le Maine, l'Islande ou même l'Irlande auraient ainsi accueilli des escales imprévues pour 43 vols (sur environ 1100), contre 12 sur 757 en décembre 2010. Les routes les plus touchées étaient le Paris – Washington et celles entre Stuttgart, Barcelone ou Stockholm et Newark. Quatorze vols ont été "interrompus" depuis le début janvier. US Airways a connu le même problème pour quatre de ses 112 vols transatlantiques en décembre (depuis Amsterdam et Bruxelles), et pour deux autres depuis le début janvier. Et American Airlines a reconnu des escales dues au vent "à quelques reprises". Les ravitaillements sont plus sûrs et préférés par les pilotes, plutôt que d'entamer la réserve de carburant de 45 minutes (obligatoire pour les attentes au dessus des aéroports ou les déroutements de dernière minute). Toujours selon le quotidien, le problème viendrait du choix stratégique d'United Airlines (qui a fusionné avec Continental) de déployer des avions plus petits entre les deux rives de l'Atlantique. Un choix qui permet des économies en carburant et en personnel quand les conditions météo s'y prêtent, mais les vents contraires inattendus ont mis à rude épreuve les 757, surtout quand les vols approchent leur autonomie maximale (environ 7400 kilomètres). Et créé des coûts opérationnels non prévus, sans parler des retards pour les passagers – mais ceux-ci auraient été dédommagés. Aucune compagnie européenne n'est citée dans le rapport du Wall Street Journal, mais ces dernières utilisent habituellement des appareils beaucoup plus grands.