Si l’alliance révélée par Le Figaro, entre Air France et Etihad Airways, sous formes d’accords de partage de code, n’est pas encore faite, les signaux semblent au vert pour que cette rumeur devienne réalité. Les compagnies du Golfe bataillent depuis plusieurs années pour obtenir des créneaux horaires sur les aéroports français, notamment ceux de Paris, sans jamais obtenir ce qu’elles veulent à la hauteur de leurs ambitions. Certaines d’entre elles – c’est le cas de Tim Clark président d’Emirates- en sont même venues à accuser Air France de faire du protectionnisme. De son côté, Air France, cherche à se repositionner sur les liaisons les plus rentables et semble prête à délaisser les plus compliquées à l’être de ce point de vue via quelquefois une renégociation de ses accords avec ses partenaires. Aujourd’hui, dans son programme d’été 2012, Air France baisse de près d’un cinquième (17,5 %), la capacité de ses vols vers le Proche et Moyen-Orient, une proportion considérable sur un marché aussi stratégique, avec l’une des croissances les plus fortes du monde, grâce aux hubs du Golfe que sont Dubai (Emirates), Abou Dhabi (Etihad) ou Doha (Qatar Airways). Dans un même temps, elle baisse ses capacités vers New Delhi, Bangalore, Bombay (Mumbai) et Bangkok, justement des destinations bien desservies par Etihad. De son côté, la toute jeune Etihad, (fondée en 2003) cherche à se développer rapidement notamment depuis l’Europe. Pour preuve, elle a acquis 30 % d’Air Berlin et envisage des participations dans Aer Lingus (et Air Seychelles). Elle profiterait via un partage de codes du réseau nord-américain d’Air France en particulier où elle n’est guère présente. Enfin, Etihad, contrairement à ces plus sérieuses concurrentes Emirates ou Qatar Airways,  a décidé de faire reposer en partie sa croissance et ses profits (137 millions de dollars en 2011) sur des accords de partages de code. Elle en possède plus d'une trentaine, dont Aer Arann, British Midland Airways bmi, Flybe, Kuwait Airways, Middle East Airlines, Olympic Air, Ukraine International Airlines ou Yemenia. Quant à Emirates ou Qatar Airways, elles n'en possèdent qu'une petite dizaine chacune.