Un vote à main levé la nuit dernière à l'Assemblée Nationale a conduit à l'adoption définitive de la proposition de loi sur l'encadrement du droit de grève dans le transport aérien. Le texte proposé par le député de la majorité Eric Diard et adopté le 29 février 2012 étend au transport aérien les restrictions imposées à la SNCF et la RATP depuis 2007. Pas de service minimum puisqu'aucune réquisition de personnel n'est prévue (contrairement aux contrôleurs aériens), mais des obligations à la fois pour les salariés voulant faire grève et pour les entreprises: les employés doivent sous peine de sanctions faire une déclaration individuelle de participation 48 heures avant le jour de grève. Et s'ils décident de renoncer à participer au mouvement ou de reprendre le travail, leur employeur doit être prévenu 24 heures à l'avance. En contrepartie, les compagnies aériennes et les aéroports doivent désormais présenter des prévisions de trafic au plus tard 24 heures avant le début de la grève. Des mesures qui devraient "éviter la paralysie" dans le transport aérien, et surtout faciliter la vie des passagers, qui ont fait face en 2011 à 63 jours de perturbations dues aux mouvements sociaux. Annoncé à la veille d'une grève dans les aéroports français en décembre dernier, le projet de loi avait provoqué une grève de quatre jours à Air France au début février 2012, les syndicats dénonçant une loi "scélérate" (CGT) visant à "tuer le droit de grève" (UNAC). La compagnie nationale vient justement de calmer le jeu, signant avec le syndicat de pilotes SNPL un accord visant à garantir les plannings sans exception – et donc empêcher la réaffectation de pilotes non grévistes ou le retour de ceux en congés.