Suite à une nouvelle menace d’annulation de commande de dix Airbus A380 par Hong Kong Airlines, le gouvernement allemand a appelé vendredi la Commission européenne à s'assoir à la table des négociations avec les pays hostiles à la taxe carbone, afin d'éviter "des conflits commerciaux". Les mesures de rétorsion décidées par les pays hostiles à la taxe carbone européenne commencent à inquiéter en Europe. Le PDG d’Hong Kong Airlines a en effet annoncé jeudi que, suite aux pressions exercées par le gouvernement chinois, il pourrait annuler sa commande de dix Airbus A380, passée l’année dernière pour une valeur estimée à 2,8 milliards d’euros. On se souvient qu’il y a deux semaines, le patron d’Airbus Tom Enders avouait craindre ce genre d’annonce, expliquant que « ce qui devait être une solution environnementale est devenu une source potentielle de conflit commercial et cela devrait être une inquiétude pour chacun d’entre nous ». Le gouvernement allemand a donc rejoint les inquiétudes de l’avionneur franco-allemand et a interpellé vendredi la Commission Européenne. Lors d’un point-presse, une porte-parole du ministre de l’Economie l’a appelé à reprendre rapidement «des négociations», dont l'objectif devrait être de «désamorcer» le conflit. Depuis plus d’un an, la Chine est à la tête de la contestation contre la taxe carbone instaurée par l’Union Européenne le 1er janvier dernier, qui oblige les compagnies aériennes opérant dans l'UE à acheter l'équivalent de 15% de leurs émissions de CO2 dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Déjà, en mai 2011, la Chine avait menacé de ne plus acheter d’Airbus. Le mois dernier, elle a de plus interdit aux compagnies locales (Air China, China Eastern Airlines, China Southern Airlines et Hainan Airlines) de participer au système d’échange d’émissions (ETS), précisant qu’elles n’avaient pas non plus le droit de répercuter sur le prix des billets toute augmentation de leurs coûts liée au système.