Comme il s’y attendait, le groupe franco-néerlandais a fini l’année 2011 dans le rouge. Mais la facture est plus salée que prévu, avec une perte nette de 809 millions d’euros, sous l'effet notamment d'une augmentation substantielle de la facture carburant qui s'alourdira encore cette année. En 2011, Air France – KLM a subi de plein fouet la conjoncture économique et politique internationale (troubles au Maghreb, guerres civiles en Afrique, tremblement de terre au Japon, augmentation du prix du kérosène…) et ses résultats, arrêtés pour la première fois de son histoire fin décembre, s’en ressentent. Malgré un chiffre d’affaires en hausse de 4,5% à 24,36 milliards d’euros, le groupe annonce un résultat d’exploitation en perte de 353 millions d’euros et un résultat net de  moins 809 millions. En comparaison, Air France – KLM avait dégagé en 2010 un bénéfice net de 289 millions d'euros et un bénéfice d'exploitation de 28 millions, liés à une plus-value exceptionnelle. Cette année, le groupe a donc décidé de ne pas distribuer de dividende à ses actionnaires. Comme à son habitude, Air France – KLM n’a pas détaillé ce matin, les résultats par compagnie. Par contre, il apparaît que la facture carburant, deuxième poste de dépenses après les coûts de personnels, a fortement pesé sur les résultats. Fin 2011, elle s'est élevée à 6,438 milliards d'euros, soit une augmentation de 904 millions (+16,3%) et elle devrait encore augmenter de 1,1 milliard cette année en raison de la remontée du cours du baril de brut au-dessus des 100 dollars depuis février. Pour y faire face, Air France – KLM a d’ailleurs rehaussé par deux fois depuis le début de l’année sa surcharge carburant. Dans un contexte incertain et avec un pétrole toujours plus cher, Air France – KLM estime que le résultat d'exploitation du premier semestre 2012 sera moins bon que celui de 2011, mais il s’est donné pour « priorité absolue » de stabiliser sa dette à 6,5 milliards d'euros en 2012. Le groupe s’attend en effet à enregistrer dès le second semestre l'impact positif des premières mesures du plan initié en janvier. Rappelons que pour retrouver de la compétitivité, Air France – KLM a lancé en janvier dernier un plan triennal, qui  vise à réduire l'endettement de deux milliards à fin 2014, à améliorer la productivité du groupe et le retour à l'équilibre de l'activité moyen-courrier à fin 2014, réseau sur lequel Air France est particulièrement concurrencée par les compagnies à bas coûts. Pour cette seule activité, la perte du groupe s'est élevée à 700 millions d'euros l'an passé. Les dirigeants doivent présenter au printemps le second volet du plan triennal destiné cette fois à restructurer en profondeur le groupe. Des négociations sur la révision des accords des conventions et accords régissant le groupe ont été entamées avec les syndicats, alors même que les embauches et salaires ont déjà été gelés. Le PDG d'Air France, Alexandre de Juniac, s'est dit ce matin convaincu de ramener la compagnie à l'excellence, soulignant que les mesures d'économie ne concerneraient ni les services aux clients, ni la sécurité. Les syndicats craignent pour leur part qu’elles entrainent des suppressions de postes.