La compagnie aérienne chinoise a démenti lundi avoir annulé des commandes d’Airbus en réaction à l’imposition de la taxe carbone aux transporteurs aériens opérant en Europe. Le secrétaire au conseil d'administration de China Eastern Airlines, Luo Yueping, est revenu lundi au micro de China National Radio sur le conflit qui oppose la Chine à l’Europe à propos de l’instauration de la taxe carbone européenne, en affirmant que sa compagnie n’a annulé aucune commande passée auprès d’Airbus. Il a de plus déclaré que les achats ou suspensions d’achat dépendent uniquement de la stratégie de la compagnie et non d’une demande du gouvernement chinois, tout en concluant par une phrase sibylline : « Nous n'avons pas dit que nous allions suspendre le contrat de même que nous n'avons pas dit que nous n'allions pas maintenir nos commandes ». Pourtant, le PDG d’EADS, maison-mère d’Airbus, a affirmé jeudi dernier que la Chine a bloqué l’acquisition de 10 A380 et 35 A330, sans toutefois préciser qui avait commandé ces derniers. Les A380  ont été commandé par Hong Kong Airlines, qui menace officiellement de les annuler, son président, Yang Jianhong, ayant déclaré le 1er mars au quotidien South China Morning Post qu’il « ne pouvait pas faire quelque chose allant à l’encontre des intérêts du pays ». Rappelons que depuis le 1er janvier, l’Europe impose une nouvelle taxe, dite « carbone », à toutes les compagnies aériennes décollant ou atterrissant sur le vieux continent. Elles doivent désormais « acheter » 15 % de leurs émissions de CO2, une part qui ira en augmentant parallèlement avec la croissance du trafic aérien – les premiers paiements étant dus début 2013. La Chine et les Etats-Unis ont interdit à leurs compagnies de s’acquitter de cette taxe. Ils devraient bientôt être rejoints par la Russie. Les trois pays sont les fers de lance de l’opposition à cette taxe qui regroupe 26 des 36 membres du conseil de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).