L'Association Internationale du Transport Aérien (IATA), qui regroupe les compagnies aériennes du monde entier, a revu à la baisse ses prévisions de bénéfices en raison des cours du pétrole. Alors qu'elle tablait en décembre dernier sur un baril aux alentours de 99 dollars et des bénéfices pour les transporteurs de 3,5 milliards de dollars, l'IATA a publié un communiqué le 20 mars 2012 un communiqué nettement plus pessimiste, basé sur un baril à 115 dollars en moyenne pour l'année (il tourne autour des 120 dollars aujourd'hui). Un manque à gagner pour les compagnies estimé à 500 millions de dollars donc, et qui pourrait être bien pire selon son PDG Tony Tyler: le scénario catastrophe d'un baril à 150 dollars, en raison des tensions au Moyen Orient, pourrait mener plusieurs compagnies à la faillite. L'Europe serait la plus vulnérable selon l'IATA, dont les dernières prévisions indiquent des pertes de 600 millions de dollars, en raison d'abord de la récession qui s'est installée dans plusieurs pays et touche le trafic passager, sans parler des taxes nationales et de la "taxe carbone" européenne. Les prévisions restent stables et positives pour les Amériques, et sont en hausse et largement positives pour l'Asie et le Moyen Orient. L'IATA a cependant précisé que la hausse du prix du pétrole était en partie compensée par le ralentissement de la crise de la zone euro, le redémarrage de l'économie aux Etats-Unis, la stabilisation du marché de fret et l'expansion plus faible que prévue des capacités annoncées par les compagnies aériennes. L'association estime que la facture du carburant dans le monde pourrait s'élever à 213 milliards de dollars en 2012, causant une hausse d'un tiers des frais de fonctionnement des compagnies. Mais le trafic passager global devrait tout de même augmenter de 4,2% cette année.