Dans une interview accordée au Monde, la commissaire européenne à l’action pour le climat, Connie Hedegaard, s’est dite prête à négocier la taxe carbone, mise en place par l’Europe le 1er janvier dernier, avec les pays de l’Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), mais sous conditions. Suite aux pressions des Etats-Unis, de la Chine, l’Inde et la Russie, l’Europe serait-elle prête à modifier son système de taxation des émissions de carbone des compagnies aériennes ? Pas tout à fait... Dans Le Monde, Connie Hedegaard, qui revient des Etats-Unis, a affirmé « qu’en cas de compromis (au sein de l’OACI), l'Europe serait prête à modifier sa législation ». Bruxelles est donc d’accord pour discuter au sein de l’Organisation mondiale comme le réclament les pays opposés au nouveau système européen. L’Europe, qui impose dorénavant les compagnies aériennes faisant voler des avions dans le ciel européen à acheter l'équivalent de 15 % de leurs émissions de CO2, va tenter de trouver un compromis avec les opposant à cette taxe, soit 26 des 36 membres de l’organisation internationale, lors de la prochaine réunion de l’OACI en juin prochain. Mais malgré les pressions exercées notamment par la Chine (qui menace de ne plus acheter d’Airbus), les Etats-Unis (qui ont interdit à leurs compagnies de payer la taxe), la Russie (qui veut fermer l’espace sibérien aux transporteurs européens), etc., Bruxelles n’est pas prête de céder à tout prix. « Le texte devra contribuer réellement à la réduction des émissions de CO2 », prévient la commissaire européenne. Les compagnies ne devant s’acquitter de la taxe qu’à partir de 2013, les membres de l’OACI ont donc treize mois pour trouver un accord.