Face à la hausse continue du prix du pétrole, les trois grands constructeurs aéronautiques, pourtant concurrents acharnés, ont décidé de s’allier en signant un protocole pour le développement de biocarburants à un prix abordable. Depuis plusieurs années, la réduction de l’impact de l’aviation civile sur l’environnement est devenue l’une des obsessions des avionneurs. Ils développent des avions en matériaux composites pour alléger les carlingues (le B787 pour Boeing, l’A350 pour Airbus), s’allient avec les motoristes pour développer des réacteurs moins gourmands, et avec les compagnies pour tester le mélange de kérosène classique et de biocarburant (comme Air China, Air New Zealand, Japan Airlines ou Thai Airways en Asie, Air France, Lufthansa, KLM, Iberia ou Finnair en Europe, ou encore United Airlines aux Etats-Unis). Mais il reste que la consommation de carburant par les avions a augmenté de 3% ces dix dernières années (alors que le trafic aérien a augmenté de 45%, certes) et que le biocarburant est toujours dix fois plus cher que le kérosène classique. Airbus, Boieng et Embraer se sont donc entendus afin de « rechercher des opportunités collaboratives en vue de s'adresser de façon unanime aux gouvernements, aux producteurs de biocarburants et aux autres parties prenantes majeures, afin de soutenir, promouvoir et accélérer la disponibilité de nouvelles sources de carburants aéronautiques durables ». Leur projet est d'obtenir des biocarburants dits « drop in », qui peuvent être utilisés dans tous les avions quelque soit la matière organique dont ils sont issus (jatropha, caméline, huile de friture recyclée, eucalyptus, etc.). Les trois constructeurs visent à « atteindre une croissance neutre en carbone à partir de 2020 et de réduire de 50% les émissions générées par l'industrie d'ici 2050, par rapport aux niveaux de 2005 ».