L'Association Internationale du Transport Aérien (IATA), qui regroupe 242 compagnies aériennes du monde entier, a revu ses prévisions annuelles à la baisse : leurs bénéfices vont chuter de trois milliards de dollars en 2012. Lors de son congrès à Pékin le 11 juin 2012, l’IATA a estimé à 62% la baisse des bénéfices auxquels les transporteurs peuvent s’attendre : 3 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros) au lieu de 7,9 l’année dernière et 15,4 en 2010. Et les compagnies européennes seront particulièrement touchées, qui devraient voir leurs pertes atteindre 1,1 milliard de dollars. Des marges globalement en baisse pour la deuxième année consécutive, alors que l’industrie représente un chiffre d’affaires de 631 milliards. Outre la crise européenne et le cours du pétrole, le PDG de l’IATA Tony Tyler a de nouveau fustigé les raisons « politiques » de ce déclin annoncé : la « taxe carbone » instaurée en Europe et la hausse des taxes d’aéroport ou nationales faisant augmenter le prix du billet avion sont autant d’obstacles à la bonne santé du secteur. Cela dit tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne : les compagnies des Amériques devraient voir leur profitabilité augmenter, contrairement au reste du monde et en particulier à l’Europe. L’Asie-Pacifique restera la région la plus rentable ; devant l’Amérique du nord et le Moyen Orient. Et comme en mars dernier, l’IATA laisse entrevoir un espoir d’embellie, à cause de la récente baisse des cours du pétrole (il vient de repasser en dessous des 100 dollars à Londres). La hausse plus forte que prévue du trafic passager et une reprise du fret devraient également contrarier le scenario le plus pessimiste – celui d’une aggravation de la crise financière en Europe et de ses effets sur l’économie mondiale.