Selon un tract commun dont a eu connaissance La Tribune, les pilotes de compagnies françaises se sont vu proposer par  l’opportunité de travailler dans une compagnie aérienne chinoise privée basée à Shanghai. Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) et l’Association des professionnels navigants de l’aviation (APNA) ont envoyé un tract commun à tous les pilotes français : il leur est proposé de faire du volontariat pendant deux ou trois ans avec une compagnie aérienne privée basée à Shanghai, avec laquelle l’APNA serait « actuellement en négociation bien avancée ». Cette compagnie recherche avant tout des commandants de bord d’Airbus A320. Tous les pilotes sont concernés, aussi bien d’Air France, et ses filiales Brit Air et Regional, qu’Aigle Azur, Corsairfly, Air Méditerranée, XL Airways. Mais l’affaire prend une tournure cocasse et retentissante au moment même où le sureffectif des pilotes au sein de la  compagnie française qui souffre de ses déficits, s’affiche largement dans les journaux  avec le plan Transform 2015 et sa conséquence auprès de certains syndicats, des grèves annoncées à partir du 21 juin. Selon les sources, de 200 à 600 pilotes si on prend en compte l’objectif de 20 % de gain de productivité  réclamé par la direction, seraient en sureffectif chez Air France. Air France a répondu à La Tribune en confirmant « être prête à aider les compagnies chinoises partenaires dans leur développement durable, en mettant à disposition des pilotes de la compagnie ». Ces départs se feraient sur la base du volontariat mais aucune indication n’est donnée sur leur nombre ou les modalités dans leurs détails. Il n’y aura surtout aucune garantie de garder un salaire constant, point sans doute le plus épineux pour ces volontaires car, précise l’ALPA, « nos salaires nets étant souvent déjà plus élevés que ceux de nos collègues travaillant dans les entreprises qui recrutent en Asie ou au Moyen-Orient, il est difficilement envisageable de prévoir une couverture à niveau strictement constant ». Le prêt de pilotes par une compagnie est loin de constituer une première, Qantas (auprès d'Emirates) ou Singapore Airlines (au plus offrant) ayant déjà, entre autres compagnies,  appliqué cette mesure.