La compagnie aérienne low cost Ryanair s’est félicitée du renvoi devant les autorités de la concurrence britannique de l’examen de son actionnariat dans Aer Lingus, qui lui offre un répit avant une éventuelle vente forcée de ses actions. Michael O’Leary, PDG de la spécialiste irlandaise du vol pas cher, n’a pas été tendre avec l’Office of Fair Trading (OFT), qui a déclaré vendredi 15 juin 2012 que Ryanair devrait vendre les 29,8% du capital d’Aer Lingus, avant d’en référer à la Commission de la Concurrence (seule apte à imposer cette vente) :  nous « continuons à critiquer cette remarquable contradiction de l’OTF qui a accepté le rachat de BMI (British Midland ) par British Airways et n’est pas intervenue dans l’achat par Air France de 25% des parts d’Alitalia, mais continue d’enquêter six ans après les faits sur l’échec de la fusion entre les deux compagnies irlandaises ». Et pour une fois, il semble chanter les louanges de la Commission Européenne, qui avait conclu après sa propre enquête en 2007 que Ryanair n’avait pas le contrôle « de jure ou de facto » du transporteur national irlandais. Selon O’Leary, la commission britannique devrait être d’accord avec son homologue européenne sur le fait qu’il ne contrôle ni n’influence Aer Lingus, et donc n’aurait pas à vendre ses parts. L’OFT avait déclaré vendredi que l’actionnariat de Ryanair lui donnait la possibilité d’exercer une influence matérielle sur les décisions commerciales d’Aer Lingus, avec le risque d’une baisse de la concurrence sur les routes entre l’Irlande et la Grande Bretagne (axe sur lequel elles transportent plus de quatre passagers sur cinq). La low cost avait rétorqué que la compagnie nationale avait régulièrement ignoré ses conseils, et dans certains cas fait entrave à ses droits d’actionnaire.