La cour d’appel de Versailles ne rendra son jugement que le 29 novembre prochain dans le procès sur le crash du Concorde d’Air France à Gonesse, qui avait fait 113 morts il y a douze ans. La fin des plaidoiries de la défense le 18 juin 2012 a mis un terme à trois mois d’audience, les avocats de la compagnie aérienne Continental Airlines demandant la relaxe au nom du doute sur la responsabilité dans l’accident de la lamelle métallique perdue par son DC-10, juste avant le décollage du supersonique. Le parquet avait requis la semaine dernière l’amende maximale, 225 000 euros, à l’encontre de la compagnie américaine pour « faute de négligence dans la maintenance », la relaxe pour ses deux employés John Taylor et Stanley Ford, et 18 mois de prison avec sursis pour l’ancien dirigeant de la DGAC Claude Frantzen. L’avocat de Continental Me Olivier Metzner s’en est de nouveau pris à Air France, qui « n’assume pas, n’assume jamais », dénonçant le fait que la plupart des experts étaient d’anciens employés qui avaient « participé à la construction d’une prétendue vérité ». Et il accuse la compagnie nationale, qui réclame 15 millions d’euros de dommages et intérêts, d’avoir laissé voler un Concorde « en surpoids » et malgré l’absence d’une entretoise sur le train d’atterrissage, deux éléments qui n’auraient eu aucune incidence tandis que la lamelle aurait été responsable de tout. Rappelons qu’à l’issue du premier procès à Pontoise en 2010, Continental Airlines avait été condamnée à 200 000 euros d’amende (plus un million d’euros de dommages et intérêts pour AF), son mécanicien John Taylor à 15 mois de prison avec sursis, tandis que Stanley Ford et Claude Frantzen avaient été relaxés – tout comme le directeur du programme Concorde Henri Perrier, aujourd’hui décédé.