Les syndicats du transport aérien ont demandé au gouvernement d’abroger la loi Diard encadrant le droit de grève dans leur secteur, votée en février dernier. Selon La Tribune du 19 juin 2012, les sept principaux syndicats du secteur ont écrit au nouveau ministre des transports Frédéric Cuvillier afin que le gouvernement abroge le texte, qui oblige entre autres les grévistes à se déclarer 48 heures à l’avance, à l’instar de ce qui est pratiqué à la SNCF ou la RATP. Pour le SNPL, les syndicats de personnel de cabine Unac, SNPNC-FO et Unsa, ainsi que les fédérations FO, CFDT et CGT de l'aérien (agents en escale, avitailleurs, bagagistes, etc.), revenir sur la loi constituerait « un signe fort de la volonté de changement de méthode ». Le projet de loi Diard avait provoqué une opposition très forte dans le secteur, avec une grève de quatre jours en février qui avait entrainé des perturbations dans la plupart des aéroports français, Air France en particulier annulant jusqu’à la moitié de ses vols long-courriers et un tiers des liaisons courtes et moyennes. Problème pour le gouvernement actuel, qui s’y était opposé à l’époque : la loi est appréciée par les usagers, qui ont fait face l'année dernière à 63 jours de perturbations dues aux mouvements sociaux. Le ministère n’a pas encore réagi à la demande des syndicats. Rappelons que la loi n’implique pas de service minimum puisqu'aucune réquisition de personnel n'est prévue (contrairement aux contrôleurs aériens), mais des obligations à la fois pour les salariés voulant faire grève et pour les entreprises: les employés doivent sous peine de sanctions faire une déclaration individuelle de participation 48 heures avant le jour de grève. Et s'ils décident de renoncer à participer au mouvement ou de reprendre le travail, leur employeur doit être prévenu 24 heures à l'avance. En contrepartie, les compagnies aériennes et les aéroports doivent désormais présenter des prévisions de trafic au plus tard 24 heures avant le début de la grève.