Après avoir annoncé 5122 suppressions de postes d’ici fin 2013, la compagnie aérienne Air France dévoilera jeudi prochain ses intentions pour augmenter la productivité de 20%, l’un des objectifs du plan Transform 2015. Le comité central d’entreprise du 21 juin 2012 a confirmé les suppositions sur le sureffectif au sein de la compagnie nationale, mais il faudra attendre le CCE du 28 pour connaître les détails de la révision des accords collectifs, qui visent à augmenter « l’efficacité économique » de 20%. Une semaine de négociations avec les syndicats qui s’annonce beaucoup plus difficile, l’approche des grands départs en vacances faisant en outre planer la menace de grève. Car les syndicats se plaignent depuis des semaines de l’absence de dialogue avec la direction d’Air France, que le délégué CGT David Ricat présentait sur Europe 1 comme « un chantage à l’emploi inacceptable : en gros, c’est ‘je ne procéderai pas à des départs contraints sauf si les syndicats ne signent pas mon plan’ ». La compagnie de l’alliance SkyTeam promet en effet des licenciements secs si les syndicats refusent ses propositions, « compte tenu de l'impact des nécessaires réductions d'activité et de fermetures de lignes ». Rappelons toutefois qu’un accord est considéré comme valide s’il est signé par une ou plusieurs organisations représentatives représentant au moins 30% des suffrages. Les différents corps de métiers au sein d’Air France ont des positions contrastées sur le plan Transform 2015. Pas de problème à prévoir chez les pilotes (450 sont concernés par les annonces d’hier), où le SNPL est majoritaire et se dit prêt à suivre – mais a tout de même soumis le texte à un référendum (ses adhérents avaient suivi à une faible majorité la dernière fois, sur les bases de province). A priori les syndicats représentant les employés au sol (2056 postes supprimés), CFDT, CFE-CGC, FO et UNSA, devraient également signer. Chez les PNC en revanche (904 postes supprimés), pas de terrain commun entre les syndicats : selon La Tribune, l’UNAC serait plutôt pour, l’UNSA contre, tandis que le SNPNC se déchirerait en interne. Après le CCE d’hier, la CFDT et la CFE-CGC ont demandé que l’emploi soit garanti non pas jusqu’en 2013 mais jusqu’en 2015. Car le PDG Alexandre de Juniac aurait dit à ses cadres qu’il entendait « faire le point » au deuxième semestre de l’année prochaine avant de décider quelles mesures prendre en 2014. Une déclaration non confirmée mais qui ressemble fort à une épée de Damoclès : signez maintenant, ou préparez vous à des efforts encore plus durs l’année prochaine…