Les sept douaniers suspectés d’avoir détourné plusieurs centaines de milliers d’euros, voire jusqu’à « plusieurs millions d’euros » dans des valises à l’aéroport de Paris Charles de Gaulle sont toujours en garde à vue dans les locaux de la Direction centrale de police judiciaire. Ils seront présentés à un juge de Bobigny aujourd’hui. Les policiers qui enquêtaient sur un trafic international de drogue ont « repéré » et vu à leur grande surprise des douaniers véreux, installés dans la zone réservée et qui se servaient sans état d’âme dans ces valises bourrées d’oseille. Placés en garde à vue depuis mardi, ils devraient être présentés au juge de Bobigny pour une probable mise en examen pour « vol, recel et corruption » en bande organisée. « À la lecture des faits, on bascule vraiment dans un tout autre monde », affirment les enquêteurs dans cette affaire « d'une ampleur inédite ». Le train de vie des suspects qui apparaît comme « démesuré » sera épluché dans les mois qui viennent. Une bonne partie de cet argent aurait été dépensé ou investi (dans l’immobilier) en Asie ou au Brésil. Il faut dire que les détournements d’argent pourraient atteindre des « millions d’euros », leur système ripoux et bien organisé datant de longue date, à savoir depuis le milieu des années 1990. L’argent de la drogue qu’ils subtilisaient était ensuite placé sur un compte en Andorre, par un autre douanier spécialisé dans les placements financiers. Aujourd’hui, il est difficile de connaître les liens des douaniers avec les trafiquants présumés. « Pour l'heure, il s'agit de corruption », mais « il peut y avoir des surprises », affirme une source judiciaire. « Pour l'heure, il convient d'attendre les résultats de l'enquête », ont indiqué de leur côté, le ministre de l'Économie et des Finances, Pierre Moscovici, et le ministre délégué au Budget, Jérôme Cahuzac. « Si elle confirme la véracité des faits », indiquent-ils, des « sanctions exemplaires seront bien évidemment prises à leur encontre ».