La NASA compte révéler lors du prochain salon de Farnborough le prototype de l’héritier du Concorde, qui pourrait emporter des hommes d’affaires de Londres à Sydney en cinq heures après 2020. Le projet X54, surnommé « fils de Concorde », est développé en parallèle par Boeing, Lockheed – Martin et Gulfstream avec le support de l’agence spatiale américaine. Le nouveau supersonique serait capable de voler à plus de 4000 km/h, environ deux fois plus vite que son prédécesseur, mais serait initialement réservé aux voyageurs d’affaires (Gulfstream n’est pas dans le groupe pour rien). Une version pouvant emporter 300 passagers « ordinaires » pourrait voir le jour vers 2030 – si les technologies envisagées ou imaginées deviennent réalité. Principal obstacle au projet : la gestion du boum supersonique, qui avait limité (entre autres) le développement du réseau utilisé par les Concorde d’Air France et British Airways, tout comme le bruit généré à l’aéroport. Mais les bureaux d’études seraient proches d’une solution qui permettrait de réduire la détonation au passage du mur du son à un simple « plop », pour reprendre l’expression utilisée par un ingénieur de Gulfstream. Parmi les technologies envisagées figurent l’utilisation de matériaux composites plus légers, de moteurs plus évolués et situés différemment, ou la conception de fuselages plus petits. L’avion d’affaire le plus rapide est le futur G650 de Gulstream, avec une vitesse de pointe de 1133 km/h. Mais un X54 quatre fois plus rapide poserait un autre problème aux compagnies aériennes : qu’adviendrait-il des passagers de Première ou de classe Affaires, essentiels pour assurer leur viabilité – et donc le transport à prix décent des voyageurs ordinaires sur le long-courrier ? Rappelons qu’Airbus de son côté n’envisage pas la vitesse comme un élément essentiel dans sa vision de l’aviation pour 2050, donnant plutôt la priorité à l’impact sur l’environnement.