La low cost AirAsia a pris le contrôle de la compagnie aérienne indonésienne Batavia Air, avec l’achat de 100% des actions pour environ 80 millions de dollars. En annonçant le rachat de Batavia Air le 27 juillet 2012, le PDG de la spécialiste malaisienne du vol pas cher Tony Fernandes est revenu sur un engagement répété plusieurs fois, à savoir qu’il n’était « pas intéressé par les acquisitions ». Mais il avoue faire face à un concurrent de poids, la low cost indonésienne Lion Air, qui « pourrait nous dévorer si nous ne sommes pas assez gros ». Pour étendre suffisamment vite sa présence dans le plus grand pays d’Asie du sud-est, elle devait passait donc par le rachat d’une compagnie. « Espérons que ce mariage est un bon mariage », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à Jakarta. Batavia Air opère aujourd’hui une flotte de 34 appareils, huit Airbus (cinq A320, un A321 et deux A330-200) et 26 Boeing 737 (séries 200 à 500), sur 43 routes intérieures et cinq internationales (Singapour, Kuching, Dili, Guangzhou et Djeddah). Sur les lignes intérieures, elle représente environ 11% des parts de marché (contre 47% pour Lion Air et 23% pour Garuda Indonesia et sa filiale low cost CityLink), alors qu’AirAsia en serait environ à 2%. L’acquisition de Batavia Air sera complétée l’année prochaine, AirAsia contrôlant alors 49% du capital contre 51% pour son partenaire indonésien Fersindo (la loi indonésienne interdit le contrôle étranger d’une compagnie aérienne). Cette opération est aussi un signe qu’AirAsia pense à l’horizon 2015, quand l’ouverture du ciel en Asie du sud-est verra les Tiger Airways et autres Jetstar Asia empiéter plus librement sur ses terres. L’Indonésie reste cependant au cœur des préoccupations d’AirAsia, qui entend déménager son quartier général vers Jakarta et y prépare son entrée en bourse au début de l’année prochaine. Rappelons qu’AirAsia opère une flotte tout Airbus, avec dans ses carnets de commandes 200 A320neo – et une discussion ouverte pour cent appareils supplémentaires avec le constructeur européen et le canadien Bombardier pour son CS300. Sa filiale long-courrier AirAsia X s’est par ailleurs déclarée intéressée par la nouvelle version de l’A330, dont la plus grande capacité et le rayon d’action allongé pourraient lui permettre de relancer les routes vers Paris ou Londres.