Après le refus des syndicats de PNC de signer le plan Transform 2015, la direction de la compagnie aérienne Air France a envoyé comme prévu une lettre de préavis de dénonciation des conventions d’entreprise, les organisations annonçant être prêtes à se mobiliser. Le préavis arrive à échéance le 1er octobre prochain, et si aucun accord n’est trouvé avant le 1er avril 2013, les hôtesses et stewards de la compagnie nationale française ne seront plus régis que par le code du travail et celui de l’aviation civile, sans les avantages acquis grâce à la convention collective de 2006 et son avenant de 2009, mais aussi au travers de protocoles, d’accords ou de procès-verbaux mis en place depuis. Salaire, temps de travail et de repos, composition des équipages, hébergement, tout ce qui avait été réglé par la négociation sera remis sur le tapis. Les syndicats ont immédiatement réagi à la lettre envoyée le 27 juillet dernier : l’UNAC attire de nouveau l’attention sur les risques encourus par les PNC, tandis que CGT et Sud-Aérien parlent déjà de « personnel prêt à se mobiliser » après une réunion de travail programmée pour le 3 septembre. Le mot grève n’a pas été prononcé mais est sur toutes les lèvres, certaines sources parlant même d’un appel aux adhérents pour qu’ils fassent des économies d’ici la rentrée. Le site PNC Contact a donné un exemple de ce qui attendait les PNC d’Air France en cas d’échec des négociations : selon le Code de l’aviation civile, le temps de repos après vol sera (hors dérogation) de 11 heures pour un vol de moins de 6 heures ; pour un vol de plus de 6 heures et moins de 10 heures, trois fois le temps de vol et quatre fois le temps de vol au-delà de la huitième heure si besoin (ce temps en escale peut être réduit à 12 heures sous certaines conditions) ; pour un vol de plus de 10 heures, 36 heures de repos en post courrier, avec un minimum de 18 heures en escale et 36 heures plus le repos non pris en escale en post courrier. En ce qui concerne les repos périodiques, ce sera 36 heures par semaine pour les personnes sur court et moyen courrier, et 96 heures pour les hôtesses de l’air et stewards sur long-courrier. Reste à savoir si la « vigilance » des syndicats les plus en pointe conduira effectivement à une grève, dont le coût viendrait s’ajouter aux pertes enregistrées par la compagnie de l’alliance SkyTeam depuis le début de l’année, la perte nette s’élevant à 885 millions d’euros au deuxième trimestre (même si elle annonce une embellie d’ici la fin de l’année). On rappellera que Transform 2015 promettait l’absence de départs non volontaires ; le retour du cercle vicieux grève – aggravation des résultats – licenciements secs – grève etc. apparait de plus en plus plausible...