L’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne a ordonné une nouvelle série d’inspections poussées sur les réacteurs Rolls Royce Trent 900 qui équipent certains Airbus A380, suite à un nouvel incident le mois dernier. Similaires à celles déclenchées après l’explosion d’un Trent 900 sur un vol de Qantas Airways en novembre 2010, les inspections poussées ordonnées le 6 août 2012 par le régulateur européen peuvent durer une journée complète. La directive de l’AESA fait suite à un incident le 19 juillet dernier, quand un A380 de Singapore Airlines reliant l’aéroport de Singapour à Hong Kong était revenu à son point de départ après avoir eu un problème sur l’un de ses Trent 900 (incident apparemment banal, un autre A380 ayant pris le relais pour arriver avec 3h45 de retard). Les enquêteurs ont conclu que le système basse pression s’était arrêté suite à la fracture d’un tube de transfert d’huile, une plaque sphérique entre le tube et le couvercle de la section n’ayant pas été installé. La fracture a causé la réduction de la quantité d’huile transmise, entrainant des dommages sur les roulements des systèmes basse pression (LP) et pression intermédiaire (IP). Rolls Royce a confirmé que d’autres réacteurs pouvaient potentiellement souffrir du même défaut. L’AESA a conclu qu’en l’absence de réparation le problème pourrait éventuellement conduire à une explosion non contenue – du même type que celle de Qantas. Et elle a ordonné aux compagnies de mener à bien les réparations d’ici la fin du mois. Selon le constructeur du réacteur, 200 moteurs doivent être vérifiés suite à la directive, les trente jugés prioritaires (aujourd’hui sous les ailes d’A380 en service) ayant déjà été vérifiés. Rappelons qu’outre Singapore Airlines et Qantas Airways, le Trent 900 équipe les A380 de Lufthansa, China Southern Airlines et Malaysia Airlines. Les autres opérateurs actuels du superjumbo (Air France, Emirates Airlines, Korean Air) utilisent des réacteurs Engine Alliance GP7200.