La compagnie aérienne low cost italienne, criblée de dettes et au bord de la faillite, a mis un terme à ses activités dimanche matin, laissant sur le carreau des dizaines de milliers de passagers en cette période estivale. Ils sont pris en charge par d’autres compagnies, mais moyennant un supplément. Les premiers vols ont été supprimés samedi, plus aucun ne décolle depuis ce dimanche minuit. De nombreux passagers sont donc bloqués dans les aéroports à Catane, Rome, Bologne ou encore Rimini. Selon l'Enac, d'ici à octobre, 300.000 voyageurs avaient réservé des vols sur WindJet. Dans l’urgence l’autorité de l’aviation civile italienne, l’Enac, a passé un accord avec cinq compagnies italiennes (Alitalia, Meridiana, Livinsgton, Blue Panorama et Neos), ainsi qu’EasyJet, pour qu’elles prennent les passagers restés cloués au sol. Mais moyennant un supplément de 80 euros pour les vols nationaux (la majoration est supérieure pour les vols internationaux), une décision contestée par les associations de consommateurs. Une cellule de crise est en place auprès de l'Enac pour coordonner les vols de substitution. Alitalia, par exemple, a déjà pris en charge de nombreux passagers de WindJet sur ses propres appareils et prévoit d'opérer 20 vols supplémentaires par jour au départ de la Sicile. Par dérogation spéciale de l'Enac, les aéroports siciliens resteront ouverts toute la nuit. WindJet a stoppé ses vols après la rupture par Alitalia de négociations qui duraient depuis des mois pour le rachat de la low cost en difficultés. Les deux compagnies se renvoient la responsabilité de cet échec, WindJet suspectant Alitalia d'avoir fait traîner les pourparlers pour abaisser le prix, tandis qu'Alitalia affirme que WindJet "ne satisfait pas les conditions requises" pour mener à bien l'opération. Pour rappel, WindJet a été lancée en 2003. Elle opérait douze Airbus A319 et A320 depuis ses bases à Catane, Palerme et Rimini vers une vingtaine de destinations européennes et en Egypte, avec 2,8 millions de passagers transportés l’année dernière. Il s’agit de la neuvième compagnie européenne à clouer ses avions au sol depuis le début de l’année après Spanair (Espagne), Central Connect Airlines (République tchèque), Malev (Hongrie), Cimber Sterling (Danemark), Skyways (Suède), City Airlines (Suède), Air Finland (Finlande) et OLT Express (Pologne).