La compagnie aérienne Air France a de nouveau expliqué la raison du déroutement de son vol ParisBeyrouth vers Damas, suite à la nouvelle charge du ministère des affaires étrangères. Dans une interview à RTL le 20 août 2012, Laurent Fabius a de nouveau critiqué la compagnie nationale pour avoir posé son Airbus A330 à l’aéroport de Damas le temps d’un ravitaillement, « exposant la sécurité des gens qui étaient à l'intérieur de l'avion (...) notamment des personnes du Liban qui étaient recherchées par le régime syrien ». Le directeur de permanence à Air France Pierre Caussade a du coup relaté dans le détail l’enchaînement des évènements, soulignant une nouvelle fois que l’appareil avait été en contact permanent avec la cellule de crise du ministère tout au long du vol. Le « commandant de bord n’a pas eu le choix » : ayant constaté lors de son approche de Beyrouth que la route de l’aéroport était occupée par des hommes en armes, là « où des milliers d’enlèvements se sont produits pendant la guerre civile », il a décidé de se dérouter vers Amman, piste de dégagement prévue en cas d’indisponibilité de la capitale et où la compagnie dispose d’une équipe en permanence libanaise (ce n’est pas le cas de Larnaca). L'équipage n'a pas obtenu du contrôle aérien syrien la trajectoire qu'il escomptait pour traverser l’espace aérien du pays, avec des changements de cap inexpliqués - Air France ne donnant pas de raisons à cette décision mais soulignant « qu’autant la relation entre l'équipage et le contrôle aérien en altitude a été difficile, autant les contacts avec le contrôleur de l'aéroport se sont passés tout à fait normalement ». Toujours selon M. Caussade, l’appareil s'est alors retrouvé « en situation d'urgence », avec assez de carburant pour se poser à Damas mais plus assez pour aller à Amman ni rallier Chypre. Le fait d’atterrir à Damas n’a pas posé de problème particulier, l’espace aérien étant ouvert et l’aéroport « emprunté par des avions du monde entier » (plus tout à fait vrai à ce jour – principalement les compagnies aériennes du monde arabe, dont Air Algérie, Emirates Airlines, Etihad Airways, Kuwait Airways, Egyptair, Ethiopian Airlines ou les low cost Air Arabia et Flydubai entre autres). Une fois sur place, apprenant qu'il faudrait payer le carburant en espèces, les transactions par carte bancaire étant impossibles, le pilote a recensé les sommes dont les passagers disposaient en espèces, comme le permet le code des transports. Mais il n’a « finalement pas eu recours à cet expédient, le chef d'escale d'Air France à Damas, toujours en poste, étant entre-temps arrivé à l'aéroport et fait jouer son crédit pour obtenir le kérosène nécessaire ». L’A330 est reparti moins de deux heures après son arrivée à Damas, les 174 passagers passant la nuit à Chypre avant d’arriver finalement à Beyrouth le lendemain.
Quant au problème technique relevé par certains media sociaux, un « défaut de dégivrage du pare-brise côté copilote », il est « sans conséquence en été au Proche Orient » selon M. Caussade.