Alors que le gouvernement indien a libéralisé il y a une semaine l’investissement de compagnies étrangères dans les compagnies du pays, les rumeurs sur des pourparlers entre elles, vont bon train… et leur lot de démentis avec.   Parmi les premiers démentis, on peut citer AirAsia et Emirates qui ont tous les deux nié l’existence de pourparlers dans une compagnie indienne. "Emirates ne possède aucun plan de rentrée dans le capital d’une compagnie aérienne en Inde ou ailleurs, a communiqué la compagnie des Emirats Arabes Unis. Nous sommes occupés à travailler sur les nombreux aspects de notre propre croissance incluant le lancement de cinq nouvelles destinations dans les mois qui viennent. » Des rumeurs de pourparlers entre Etihad Airways et Jet Airways (détenue en majorité par le milliardaire indien Naresh Goyal) ont en revanche fait grimper le cours de la seconde. Rappelons que l’investissement dans le capital de compagnies étrangères fait partie de la stratégie de croissance d’Etihad (qui n’a rien démenti). La compagnie d’Abou Dhabi a d’ailleurs déjà acquis des parts de Air Berlin, Virgin Australia, Aer Lingus ou Air Seychelles. Aucune rumeur n’est en revanche venu caresser les espoirs de Vijay Mallya, propriétaire de Kingfisher Airlines, dans le rouge foncé depuis plusieurs mois. Il faut dire qu’il faudra apurer les comptes au préalable avant de pouvoir attirer les investisseurs étrangers, Kingfisher ayant urgemment besoin de 600 millions de dollars pour continuer son activité les jours prochains selon CAPA. En outre, cette compagnie qui a perdu les 4/5ième de sa flotte, possède un ratio de dettes estimé à 162 % de la valeur de son capital. Autant dire que ce n’est pas la plus intéressante des compagnies indiennes. A l’inverse, la low cost SpiceJet avec de faibles dettes, et surtout soutenue par son propriétaire milliardaire Kalanithi Maran, possède un réel attrait à l’étranger avec toujours plus d’avions en déploiement et 300 vols par jour aujourd’hui vers 36 villes. Les Bourses ne s’y sont pas trompées faisant grimper son cours de 12 % depuis l’annonce du gouvernement indien contre une chute de 20 % pour Kingfisher (et 50 % sur l’année 2011 !). Rappelons que les compagnies les premières pressenties pour une prise de participation dans le capital des compagnies indiennes étaient sans surprise celles du Moyen-Orient, en raison de leur besoin d'assurer leur plan de croissance et de leur proximité avec l'Inde. Akbar Al Baker, PDG de Qatar Airways, avouait d’ailleurs en avril dernier qu’il faudrait être « fou » pour ne pas vouloir investir dans le secteur de l’aviation en Inde (ou en Chine). Il a révélé ces derniers jours que s’il évaluait les changements possibles que provoquera l’arrivée d’investisseurs étrangers, il n’était pas pour le moment en discussions avec une compagnie indienne. Pourtant, tous savent que la croissance y est potentiellement intéressante, surtout pour les compagnies du Golfe qui devront un jour remplir leurs avions qu’ils attendent encore en pagaille. Le trafic en Inde est estimé à l’horizon 2020 de 180 millions de passagers transportés contre 61 millions aujourd’hui.