La compagnie aérienne Thai Airways s’est dotée d’un nouveau président, Sorajak Kasemsuvan, qui prendra son poste en octobre – près de cinq mois après le limogeage de son prédécesseur. Officiellement nommé le 13 septembre 2012 lors d’un conseil d’administration de la compagnie nationale de Thaïlande, M. Sorajak est l’ancien dirigeant du groupe média MCOT, détenu par l’état, a été vice-ministre aux Affaires Etrangères sous l'administration Thaksin - et n’a aucune expérience dans le monde aéronautique. Ce qui n’est pas un problème à Thai Airways où le véritable pouvoir est entre les mains de son actionnaire principal, le ministère des finances, le PDG devant surtout faire preuve de beaucoup de diplomatie pour naviguer entre les exigences de l’état, du conseil d’administration, des syndicats – et des passagers. C’est justement ce manque de diplomatie, voire une exigence d’indépendance qui avait coûté sa place à son prédécesseur Piyasvasti Amranand. Reconnu aussi bien pour sa franchise – atypique parmi les technocrates thaïlandais – que pour son parcours professionnel exemplaire, il avait été viré le 21 mai dernier : officiellement pour des « problèmes de communication », le ministère expliquant ensuite qu’il aurait dû lui soumettre les commandes d’avions (92 Airbus et Boeing au total, à livrer d’ici 2022). Les accusations de favoritisme politique avaient volé de toute part (sa femme est députée de l’opposition), M. Piyasvasti allant jusqu’à expliquer comment la corruption fonctionnait au sein de l’entreprise. Le nouveau président trouvera en tout cas une situation économique plutôt bonne dans la compagnie de Star Alliance: les dettes au deuxième trimestre ont été divisées par cinq par rapport à 2011, le trafic passager le mois dernier était en hausse de 9,8% par rapport à août 2011 (1,78 millions de passagers transportés), le coefficient de remplissage des avions grimpant de 4 points à 78,8%. Elle doit en outre recevoir trois nouveaux Airbus A380 d’ici la fin de l’année (le premier doit être livré le 27 septembre). Rappelons qu’elle a lancé Thai Smile, une compagnie « premium light » destinée à reprendre des parts de marché sur les routes régionales, mais renoncé à une nouvelle filiale low cost aux côtés de Nok Air, cette dernière ayant reçu l’autorisation de se lancer à l’international.