Le gouvernement tchèque va de nouveau essayer de privatiser la compagnie aérienne CSA Czech Airlines, espérant obtenir des réponses avant la fin du mois. Trois ans après avoir renoncé en raison d’offres insuffisantes, la République Tchèque va tenter de remettre sur le marché sa compagnie nationale, dont la restructuration doit s’achever l’année prochaine. Le premier ministre Petr Necas a annoncé la nouvelle tentative le 9 novembre 2012, précisant que la vente ne serait conclue que si les offres étaient acceptables. En 2009, le gouvernement avait refusé l’offre de Travel Service (filiale d’Icelandair et propriétaire de la low cost Smartwings), d’environ 40 millions d’euros. Cinquante compagnies aériennes ont été contactées par courrier, les offres ou expressions d’intérêt étant attendues d’ici la fin novembre. La compagnie de l’alliance SkyTeam a perdu 9,5 millions d’euros l’année dernière (après un profit de 300 000 euros en 2010), mais a reçu en septembre l’autorisation des autorités européennes d’emprunter 100 millions d’euros à une société d’état tchèque. Son plan de restructuration inclut entre autres le licenciement de 100 pilotes sur 300, une réduction de sa flotte (elle s’est séparée de onze appareils), de son réseau (elle a supprimé de nombreuses routes depuis 2011 notamment celles où elle faisait face à la concurrence des low cost easyJet, Wizz Air, Bmibaby, Jet2 et Germanwings). Cette nouvelle tentative de privatisation ne déclenche pas l’enthousiasme du PDG de CSA Miroslav Dvorak, qui a déclaré dans la presse locale que le « risque de ne pas trouver de partenaire stratégique est très haut ». Même si la compagnie va mieux, « je n’ose pas dire que rien se changera sans nouveau partenaire », ajoute-t-il, expliquant que le « marché des acquisitions en Europe est gelé, pratiquement toutes les compagnies sauf les plus grosses étant à vendre ». Aucune compagnie n’a officiellement réagi à l’annonce, mais on voit mal les Européennes se précipiter sur CSA Czech Airlines. En revanche son réseau en Europe de l’est et l’aéroport de Prague (dont l’opérateur est contrôlé par Cesky Aeroholding, tout comme CSA) pourraient intéresser les transporteurs du Golfe. Dont Etihad Airways avec qui elle partage ses codes, et qui figure en première page de son site internet. CSA opère une flotte de neuf Airbus A319, quatre A320, deux A321, cinq Boeing 737-500 et six ATR, vers 69 destinations dans 41 pays. Outre ses partenaires d’alliance, elle partage ses codes avec une quinzaine de compagnies dont Air Malta, El Al, Iberia ou encore Luxair.