La cour d’appel de Versailles rendra son jugement jeudi dans le procès sur le crash du Concorde d’Air France à Gonesse, qui avait fait 113 morts le 25 juillet 2000. En juin dernier, le parquet avait requis l’amende maximale de 225 000 euros à l’encontre de la compagnie aérienne Continental Airlines pour « faute de négligence dans la maintenance », la relaxe pour ses deux employés John Taylor et Stanley Ford, et 18 mois de prison avec sursis pour l’ancien dirigeant de la DGAC Claude Frantzen. Rappelons qu’à l’issue du premier procès à Pontoise en 2010, Continental Airlines avait été condamnée à 200 000 euros d’amende (plus un million d’euros de dommages et intérêts pour AF), son mécanicien John Taylor à 15 mois de prison avec sursis, tandis que Stanley Ford et Claude Frantzen avaient été relaxés – tout comme le directeur du programme Concorde Henri Perrier, aujourd’hui décédé. Les avocats de Continental Airlines avaient de leur côté demandé en juin la relaxe au nom du doute sur la responsabilité dans l’accident de la lamelle métallique perdue par son DC-10, juste avant le décollage du supersonique. L’avocat de Continental Me Olivier Metzner s’en était en particulier pris à Air France, dénonçant le fait que la plupart des experts étaient d’anciens employés qui avaient « participé à la construction d’une prétendue vérité ». Et il accusait la compagnie nationale d’avoir laissé voler un Concorde « en surpoids » et malgré l’absence d’une entretoise sur le train d’atterrissage, deux éléments qui n’auraient eu aucune incidence tandis que la lamelle aurait été responsable de tout. Le jugement en appel de jeudi ne sera de toute façon pas la fin du bras de fer entre Air France et ses assureurs d’un côté, et Continental Airlines (aujourd’hui fusionnée avec United Airlines) de l’autre : les premiers réclament à la seconde 15 millions d’euros de dommages et intérêts au nom du préjudice moral et de l’atteinte à l’image.