Il veille à ce que tout fonctionne dans le terminal 1   Un papier qui traine, des chariots mal rangés, un escalator en panne, une file d’attente un peu trop longue devant un comptoir d’enregistrement… Rien n’échappe à l’œil aguerri de Jérôme, chef d’aérogare au Terminal 1 (T1) de l’aéroport de Roissy – Charles de Gaulle.Depuis son bureau au poste de commandement intégré ou lors de ses longues ballades dans les méandres du T1, il fait en sorte que les voyageurs, les commerçants, les douanes, les polices et tous les autres services travaillent en bon entendement, dans les meilleures conditions possibles:  
« Mon métier c’est de fournir les meilleurs qualités d’accueil aux passagers, que ce soit en terme de propreté, de signalétique, d’équipements, de boutiques, explique Jérôme. Tout n’est pas mis en place par le chef d’aérogare, mais nous veillons à ce que tout soit bien respecté et à répondre à tout dysfonctionnement avec les équipes que nous encadrons soit directement soit indirectement, via les sous-traitants. »
  Intervenir en moins de cinq minutes Jérôme a ainsi sous ses ordres 210 à 220 salariés d’Aéroports de Paris (hôtesses d’accueil, contrôleurs de qualité de service, agents chargés de la sûreté, mécaniciens, etc.), mais il veille aussi à ce que les nombreux prestataires effectuent leur mission selon les normes d’ADP. Une grande partie des problèmes qui peuvent survenir dans l’aérogare (incendie, ascenseur en panne, malaise,…) est gérée depuis le poste de commandement intégré (PCI). Agents de sécurité, pompiers, surveillants d'exploitation, postés derrière des dizaines d’ordinateurs où sont collectés des milliers d’informations sur l’aérogare, ont moins de cinq minutes pour décider du moyen d'intervention le plus approprié. Mais Jérôme ne gère pas tout de son bureau situé derrière de lourdes portes qui s'ouvrent sur un dédale de couloirs interdits au public. Il aime aller au contact des salariés du Terminal 1, qu’il connaît presque tous par leurs prénoms, et arpente régulièrement les quatre étages du Terminal historique du premier aéroport de France, construit en 1974, sur les plans de l’architecte Paul Andreu :
« C’est en se promenant et discutant avec les gens que l’on va pouvoir identifier les problématiques. Ils vont nous parler de choses que nous n’aurions peut-être pas vues. Le but du jeu, c’est de passer dans le maximum d’endroits, de voir le maximum de personnes pour cibler le plus de problèmes. »
  Une architecture peu adaptée aux contraintes d’exploitation, mais si attachante En effet, le terminal 1 de l’aéroport de Roissy, avec son architecture si particulière, en forme de pieuvre et qui, selon Jérôme, fait penser au vaisseau de Star Trek, pose de nombreux problèmes de gestion. Si ses fameux tubes, qui permettent le passage entre les troisième, quatrième et cinquième étages en tapis roulant, ont fait le bonheur de nombreux cinéastes (on les aperçoit entre autres dans Le Dernier Gang d'Ariel Zeitoun ou plus récemment dans Un Plan Parfait de Pascal Chaumeil), ils compliquent la gestion et l’organisation :  
« C’est un rond. Donc, les gens ne savent plus très bien où ils se positionnent. Parfois, il faut monter pour redescendre.  Au début, on peut vite se sentir un peu perdu », admet Jérôme.
  De plus, la conception sous forme de satellites oblige les passagers à d'importants parcours à pieds pour la montée dans l'appareil ou pour sa descente puis la récupération des bagages. A cela s’ajoutent les contraintes de sûreté qui n’ont fait que croître ses dernières années, au point de devenir prépondérantes, et pour lesquels le terminal est peu adapté. Arrivé à l’âge de dix huit ans à Aéroports de Paris, pour une simple vacation d’été, Jérôme ne cache pas son attachement tout particulier au Terminal 1, qu’il gère depuis maintenant dix ans, même si l’exploitation y est plus difficile qu’au terminal 2, beaucoup plus modulable et approprié aux contraintes actuelles. Ici, contrairement au T2 qui sert de hub à Air France et à son alliance SkyTeam, il n’y a pas d’entité prépondérante. Plus de cinquante compagnies aériennes (Aegean Airlines, Arkia, Asiana Airlines, Brussels Airlines, Corsair International, Croatia Airlines, Egyptair, Flybe, Gulf Air, Kuwait Airways, Royal Air Maroc ou encore US Airways) s’y croisent tous les jours :
« Ce sont plutôt des entités de taille moyenne, ce qui crée une homogénéité assez conviviale. »