Au bord du gouffre depuis des mois, la compagnie aérienne Kingfisher Airlines a présenté lundi un plan de relance provisoire, avec l’espoir de reprendre rapidement des opérations limitées. Près de trois mois après que sa flotte a été clouée au sol, la compagnie privée indienne a présenté le 24 décembre 2012 un plan de relance aux autorités de l’aviation civile, quelques jours avant l’expiration définitive de sa licence. Avec une injection de 90 millions d’euros sur un an, Kingfisher veut reprendre les vols six semaines après le retour de sa licence d’exploitation, avec cinq Airbus A320 et deux ATR 72-500 avant de passer dix semaines plus tard à dix A320 et onze ATR. L’annonce de ce plan a suffit à faire grimper le cours de son action de 5% hier à la bourse de Mumbai. Mais la direction de l’aviation civile est restée sceptique sur les chances de succès du plan, notant que l’injection de capital de Kingfisher couvrirait certes les salaires impayés depuis sept mois ou la remise en état des appareils, mais pas les taxes dues entre autres aux impôts ou aux aéroports (la compagnie a accumulé plus d’un milliard d’euros de dettes). Rappelons que Kingfisher, dont la licence a été suspendue le 20 octobre dernier, est toujours en discussion avec Etihad Airways sur une possible entrée dans son capital – tout comme sa rivale indienne Jet Airways. La compagnie nationale des Emirats Arabes Unis pourrait être la première étrangère à bénéficier des nouvelles règles qui leur permettent d’investir dans les transporteurs indiens.