Malgré la diminution de ses pertes cette année, la compagnie aérienne Tunisair a présenté vendredi un plan de restructuration qui prévoit le licenciement de 1700 employés d’ici 2014. Lors d’une conférence de presse le 28 décembre 2012 à Tunis, la compagnie nationale a détaillé le plan sur cinq ans qui sera présenté au gouvernement, avec un coût social sévère : licenciement de 20% du personnel en 2013 et 2014, près de 330 départs en retraite non remplacés, gel des embauches (des CDD seulement en cas de nécessité absolue), gel des salaires pour deux ans… De quoi économiser 113 millions d’euros d’ici 2015 selon le PDG de Tunisair Rabah Jrad, qui demande en outre à l’Etat, son actionnaire principal, d’annuler une dette envers l’OACA d’environ 80 millions d’euros et de lui laisser « une plus grande autonomie de gestion ». Et il plaide pour une avance remboursable de 146 millions d’euros dès que seront vendus les deux avions du président déchu Ben Ali (un Airbus A340 et un Boeing 737). Car Tunisair a connu au premier semestre 2012 une perte nette de 35,1 millions d’euros, certes en diminution par rapport à la même période l’année dernière (55,4), mais avec entre autres une hausse des charges salariales de 18%. Les revenus étaient cependant en hausse de 45,2%, ce qui a permis au PDG d’assurer que Tunisair avait « repris de l’altitude » : elle aura transporté environ 3,8 millions de passagers transportés cette année, sur 100 vols quotidiens en moyenne. Pour le positif, M. Jrad annonce la « mise à niveau de l’entreprise », avec amélioration de la productivité et réorganisation des filiales en « centres de profits », et l’entrée « probable » d’un partenaire stratégique dans le capital de Tunisair (dont Air France est déjà actionnaire). De quoi assurer un retour à l’équilibre en 2014, puis aux bénéfices l’année suivante si la croissance annuelle de 4,2% espérée est au rendez-vous. L’expansion du réseau se fera d’abord vers l’Afrique, qui devrait compter 20 destinations en 2016 contre 4 aujourd’hui (la République Démocratique du Congo et le Burkina Faso devraient être desservis dès le début 2013), afin de faire face à la concurrence grandissante sur les marchés européens (notamment de la part de Transavia et Syphax Airlines) et moyen-orientaux (Qatar Airways). New York et Montréal devrait également faire leur apparition dans le programme de vols. Tunisair avait déjà annoncé le rajeunissement de la flotte, qui compte 32 appareils plus treize en commande (sept Airbus A320, trois A330-200 et trois A350-800) et devrait passer par quatre livraisons par an.