Le groupe Air France – KLM mènerait des « discussions avancées » afin de prendre le contrôle de la compagnie aérienne Alitalia d’ici l’été. Selon le quotidien italien Il Messaggero du 6 janvier 2013, le groupe franco-néerlandais - qui possède déjà un quart du transporteur national italien - aurait proposé aux autres actionnaires une prime de 20% par rapport au prix payé en 2008 pour racheter leurs parts dans l’entreprise, probablement contre des actions du groupe. Le journal ne cite pas de sources et ne dit pas si Air France – KLM compte s’emparer de tout ou partie du capital. La transaction sera officiellement possible à partir du 12 janvier, date jusqu’à laquelle tout échange ou revente d’actions était bloqué au nom du pacte imposé sous l’ère Berlusconi. Ce dernier, qui se présente aux élections en février prochain, s’est une nouvelle fois opposé au passage d’Alitalia sous le giron du groupe de l’alliance SkyTeam, dont elle fait partie. Mario Monti a rétorqué qu’il était contre « toute position dogmatique ou abstraite », et qu’il fallait examiner si l’éventualité « avait un sens industriellement pour l’Italie ». Les deux compagnies n’ont pas réagi officiellement. Alitalia avait été privatisée en 2008, reprise pour 1,16 milliards d’euros par le consortium CAI regroupant des investisseurs italiens et Air France – KLM (à hauteur de 25%). Si elle a connu un retour aux bénéfices au troisième trimestre 2012 (27 millions d’euros) après six mois négatifs, sa dette nette atteignait 923 millions d’euros fin septembre. La Reppublica annonçait fin décembre qu’Alitalia perdait 630 000 euros par jour. Rappelons qu’Air France et KLM vont renforcer leur holding au 1er juillet prochain, avec déménagement du quartier général vers l’aéroport de Paris – Charles de Gaulle,  passage de 20 à 200 employés au sein du directoire, et rattachement de « fonctions stratégiques » (marketing, achats, informatique, organisation du réseau, gestion des revenus). L’objectif est de mieux concurrencer les grands rivaux européens que sont Lufthansa et IAG (British Airways et Iberia), et de faciliter l’éventuelle acquisition d’autres compagnies – comme Alitalia justement.