La compagnie aérienne SAS Scandinavian Airlines a payé des bonus annuels à ses dirigeants, quelques semaines après avoir frôlé la faillite. Il faut « s’assurer que les compétences-clés restent dans l’entreprise » : telle est la justification apportée le 11 janvier 2013 par une porte-parole de la compagnie scandinave, la presse norvégienne ayant révélé que 15 dirigeants avaient reçu l’équivalent de six mois de salaires. Ces chiffres n’ont pas été confirmés, mais les syndicats ont immédiatement  réagi : « révoltant et immoral » selon celui représentant 1500 hôtesses de l’air et stewards, qui parle d’abus de confiance, tandis que celui s’occupant des pilotes va « exiger des explications ». L’annonce est d’autant plus étonnante que SAS Scandinavian avait frôlé la faillite en novembre 2012, annonçant dans la foulée un plan de restructuration avec l’appui des syndicats. Ces derniers avaient accepté des réductions de salaires, l’augmentation de l’âge de la retraite, la suppression de 6000 postes sur 15 000, mais aussi la vente de la filiale Wideröe et d’autres actifs, le tout devant permettre d’économiser 172 millions d’euros dès l’année prochaine (sur 689 millions au total). La compagnie de Star Alliance espère un retour aux bénéfices en 2013, après cinq années terminées dans le rouge. Son trafic annuel n’a pas encore été publié, mais elle a transporté en décembre dernier 1,8 million de passagers, en recul de 2,6% par rapport au même mois en 2011 « en raison de modèles de vacances différents ». Le coefficient d’occupation a baissé de 0,5 point à 69,5%, mais SAS Scandinavian préfère insister sur la hausse des revenus (+2,4% en RPK), une croissance « positive » même si elle n’a pas été au niveau de celle des capacités (+3%).