Le Comité Central d’Entreprise de la compagnie aérienne Air France pourrait se déclarer en cessation de paiement avant la fin du mois, comme c’était déjà le cas il y a six mois. Malgré une dotation annuelle de 35 millions d’euros, les représentants des organisations syndicales qui dirigent le CCE et ses 246 salariés semblent incapables de gérer la restructuration annoncée, et résoudre le problème de la dette qui dépasserait toujours les 10 millions d’euros. Le plan de départs volontaires mis en place par la CGT, aux commandes depuis mars 2011, devait aboutir au départ en février 2013 de 90 salariés ; mais il n’aurait trouvé que 76 volontaires selon Le Monde, qui ajoute que les 6 millions d’euros nécessaires à son financement n’ont pu être trouvés. Seule solution pour le secrétaire général du CCE Didier Fauverte, interrogé par le quotidien du soir : recevoir la dotation annuelle en une seule fois plutôt que par mensualités. Problème, les autres syndicats ne sont pas d’accord, trouvant le plan insuffisant : CFDT et CFE-CGC veulent un plan de sauvegarde de l’emploi plus radical, et surtout des cessions d’actifs – le CCE gère un patrimoine de plusieurs dizaines de millions d’euros, et s’est déjà séparé de 16 des 40 centres de vacances qu’il possédait il y a deux ans. Une stratégie qui serait approuvée par le mandataire judicaire, mais qui hérisse M. Fauverte, pour qui il n’est « pas question qu’on licencie ». la CFE-CGC en particulier dénonçait hier « une gestion délirante » de la CGT avec des « frais de fonctionnement exorbitants ». Le secrétaire général a donc été mandaté pour déclarer le CCE en cessation de paiement devant le tribunal de Bobigny. Air France s’est refusé à tout commentaire.